Logo cession affaire
TPE / PME : trésoreries et investissements à la peine

TPE / PME : trésoreries et investissements à la peine

Les nuages semblent s’accumuler au-dessus des dirigeants de TPE et de PME. Selon le dernier Baromètre Bpifrance Le Lab, ces entreprises font état d’une nette détérioration de leur trésorerie au cours des 3 derniers mois et d’intention d’investissement qui continuent de reculer. Point positif pour les salariés, une grande majorité de patrons envisagent de les augmenter en 2022.

Par Cyril ANDRE - le 05/10/22

La flambée des prix de marché de gaz et de l’électricité, ainsi que la hausse continue du prix des matières premières impactent, sans surprise, les trésoreries de très nombreuses TPE et PME. Elles se sont détériorées nettement au cours des 3 derniers mois et les dirigeants s’attendent à une nouvelle dégradation à court terme.  L’indicateur, établi par Bpifrance, de l’évolution future de la trésorerie perd 4 points et passe sous sa moyenne historique. Seuls 11 % des dirigeants constatent une amélioration de leur trésorerie.

Pour leur part, les intentions d’investissement continuent de diminuer ce trimestre.  29 % des dirigeants de TPE et de PME estiment que leurs dépenses d’investissement seront en baisse cette année.  53 % des chefs d’entreprise comptent tout de même investir, mais c’est une proportion en baisse sur le trimestre comme sur l’année. Comme destination des investissements, 43 % des dirigeants mentionnent le motif environnemental, en progression de 17 points par rapport à la période pré crise sanitaire. Le renouvellement et la modernisation des équipements demeurent le principal motif de l’investissement.

« Malgré le contexte de hausse des taux, les dirigeants font part de conditions d’accès au crédit qui se desserrent légèrement et restent favorables, que ce soit à court ou moyen terme », souligne Bpifrance. 16 % des patrons de TPE et de PME assurent rencontrer des difficultés de financement de leur exploitation courante, soit une proportion inférieure aux niveaux observés avant crise, et 15 % d’entre eux signalent des difficultés de financement de leurs investissements.

Augmentation des salaires et des prix de vente

Au cours de ce 3e trimestre 2022, les TPE et PME doivent faire face à des freins importants à leur croissance. En premier lieu, les difficultés de recrutement ; pour 60 % des dirigeants, il s’agit de leur principale préoccupation (+ 4 points par rapport au trimestre précédent). Sans surprise, les coûts et les prix trop élevés représentent le deuxième frein important à la croissance. C’est le cas pour 41 % des chefs d’entreprise, soit une progression de pas moins de 20 points sur un an. Par ailleurs, 78 % des dirigeants déclarent rencontrer des difficultés d’approvisionnement (dont 19 % jugeant qu’elles affectent fortement leur niveau d’activité). Notons qu’une majorité de dirigeants considèrent que les difficultés d’approvisionnement demeurent inchangées au cours des trois derniers mois.

Pas moins de 60 % des chefs d’entreprises envisagent ou ont augmenté leur prix de vente cette année.  Conséquence de ces difficultés conjoncturelles, 44 % des dirigeants anticipent une baisse de leur marge nette en 2022, soit une proportion stable par rapport au trimestre précédent.

Face à l’inflation, notamment, l’augmentation des salaires est devenue un sujet prégnant dans la société. 61 % des dirigeants de TPE et de PME envisagent ou ont augmenté les salaires de leurs collaborateurs en 2022, soit une progression de 11 points par rapport à l’enquête de février dernier. Pour 70 % de ces derniers, l’objectif premier est de fidéliser leurs collaborateurs, mais aussi (pour 62 %) pour leur permettre de préserver leur pouvoir d’achat. L’augmentation moyenne pour l’ensemble des TPE et PME, y compris pour celles n’ayant pas procédé à d’augmentation, est de 3,1 %.