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TPE et PME montrent des signes de fragilité

La CPME vient de dévoiler sa dernière enquête sur la situation économique et financière des TPE et PME en cette période de crise énergétique et de tensions internationales. Après une sortie de la crise sanitaire « réussie », les perspectives s’assombrissent quelque peu sur cette fin d’année 2022.

Par Cyril ANDRE - le 04/11/22

Il est indéniable, qu’aujourd’hui, nombre de TPE et de PME montrent des signes de fragilité. Ainsi, elles ne sont que 32 % à anticiper une amélioration de leur situation sur l’ensemble du second semestre de l’année en cours, 41 % une stagnation et 28 % une dégradation. Rappelons qu’au premier semestre, 42 % des dirigeants avaient constaté une amélioration par rapport au semestre précédent.

Sans doute plus préoccupant, pas moins de 38 % des chefs d’entreprise estiment que le niveau de leur trésorerie est faible. Soulignons que 48 % de ces derniers constatent une hausse des retards ou des incidents de paiement de la part de leurs clients. « Pourtant, ils sont plus nombreux à rechercher des solutions de financement d’investissement que de trésorerie auprès de leur banque (31 % contre 24 %). Ils obtiennent également plus souvent une réponse satisfaisante pour leur demande de financement d’investissement (71 % contre 50 %) », précise la CPME.

60 % des dirigeants ont eu recours au PGE. Parmi ces derniers, 13 % estiment que leur entreprise se trouve dans l’incapacité d’honorer les échéances de remboursement. « Si les entreprises avaient la capacité de rembourser leur PGE avec un étalement sur 4 années supplémentaires, ce serait la quasi-totalité de ces dernières qui pourraient honorer leurs échéances de remboursement », souligne le syndicat patronal dans son enquête.

« Les fournisseurs profitent de la situation actuelle pour augmenter leurs prix »

Par ailleurs, 56 % des chefs d’entreprise rencontrent des difficultés pour s’approvisionner en matières premières ou en biens intermédiaires. La principale difficulté évoquée est le coût (87 %), suivi des délais de livraison (71 %) et des quantités disponibles (69 %).  

Sans grande surprise, 90 % des dirigeants interrogés se disent impactés par la hausse des prix de la part de leurs fournisseurs. Mais, sans doute plus significatif, ils sont autant à éprouver le sentiment que leurs fournisseurs profitent de la situation actuelle pour augmenter leurs prix sans justification. Parmi les entreprises impactées par la hausse, 53 % d’entre elles estiment que l’augmentation a pour effet d’accroître le prix de revient de plus de 10 %. Dans le même temps, 31 % déclarent ne pas reporter la hausse sur leurs prix de vente.

« En 2021, le coût de l’énergie est supérieur à 3 % pour 21 % des entreprises interrogées. La part atteint 41 % pour cette année et 60 % pour l’année prochaine. Près d’un dirigeant sur deux déclare que la hausse des prix de l’énergie aura un impact significatif sur les   2022 de l’entreprise, c’est-à-dire qu’ils seront négatifs ou diminueront de plus de moitié par rapport à ceux de 2021 », explique la CPME.