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« Pas de difficultés générales quant au financement de la reprise d’entreprise »

Par Cyril ANDRE - le 15/12/16

Fabrice Pesin, Médiateur national du crédit et président de l’Observatoire du financement des entreprises vient de rendre public votre rapport sur le financement de la transmission des TPE et PME. Première conclusion : « Nos travaux, qui ont été menés durant une année, ne font pas apparaître de difficultés générales quant au financement de la reprise d‘entreprise, notamment en matière d’accès au crédit bancaire. La situation est globalement satisfaisante », a-t-il assuré.

Lors d’un point presse, ce dernier a expliqué qu’il est important que les transmissions se fassent sans perte de savoir-faire. Par ailleurs, un entrepreneur qui vieillit va moins investir dans son entreprise. Il y a des enjeux comme la transition numérique qui seront relevés de manière plus efficace par des entrepreneurs plus jeunes.

Mais, selon Fabrice Pesin, aujourd’hui, il y a trop de repreneurs qui sous-estiment la complexité d’un dossier de financement. « Beaucoup de petits dossiers ne sont pas assez documentés et préparés. Depuis quelque temps, il existe une tendance claire au cofinancement. Il y a encore quelques années, une affaire à 600 000 euros était financée par une seule banque. Aujourd’hui, ce même dossier sera cofinancé par trois banques. De ce fait, le repreneur se doit d’autant mieux préparer son dossier », a-t-il poursuivi.

Réfléchir aux garanties européennes

Les membres de l’Observatoire du financement des entreprises ont pu constater que pour les établissements bancaires, le profil du repreneur est un élément essentiel. Les banques préfèrent un repreneur issu du même secteur d’activité que la cible ; elles préfèrent un ancien chef d’entreprise qu’un cadre salarié qui avait l’habitude d’avoir différentes fonctions supports.

« Aujourd’hui, les banques exigent très clairement des garanties. Le schéma classique est le nantissement du fonds de commerce ou des titres de la société. Pour les dossiers de petites et moyennes tailles, la garantie de Bpifrance peut être recherchée. Par ailleurs, les banques peuvent demander la souscription à une assurance homme-clé. Mais les banques ne considèrent pas ces nantissements comme de très bonnes garanties, car si le dirigeant a des difficultés pour rembourser, cela veut dire que son entreprise ne se porte pas bien et que, dès lors, ses titres sont dévalorisés. Il faut réfléchir aux garanties européennes, mais du fait d’une certaine lourdeur administrative, beaucoup de banques hésitent à actionner ces garanties européennes », a souligné Fabrice Pesin.