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Nette progression des défaillances d’entreprises

Les défaillances d’entreprises sont à nouveau en forte progression sur le 1er trimestre 2023. Avec une hausse de près de 44 %, par rapport à la même période de 2022, les défauts reviennent au niveau élevé de 2018. Les PME et ETI ont atteint un nombre de défaillances jamais enregistré depuis 2015.

Par Cyril ANDRE - le 19/04/23

Selon les chiffres d’Altares, avec 14 317 procédures collectives ouvertes sur les trois premiers mois de cette année, le nombre des défaillances augmente de 43,6 % par rapport au 1er trimestre 2022. Les défaillances retrouvent leur niveau d’avant crise sanitaire après être tombées à des seuils historiquement bas durant l’année 2021.

Les procédures de redressement judiciaire sont en hausse de 49,9 % pour 3 280 jugements prononcés. Elles représentent presque un quart des jugements (23 %) et concernent davantage des structures de plus grande taille. Ainsi, sur le premier trimestre de l’année, 27 entreprises de plus de 100 salariés ont été placées en redressement judiciaire, alors que l’on en comptait que 12 un an plus tôt.  A 10 730, les liquidations judiciaires sont également en forte progression (+41,9 %). Elles atteignent leur plus haut niveau depuis 2017. Pour leur part, les procédures de sauvegarde progressent de 39,5 %. Au total, près de 60 000 emplois sont menacés contre 44 400 sur la même période en 2019.

Vers les 55 000 défaillances sur l’année ?

Ce premier trimestre de l’année se distingue par une particularité : la forte défaillance des PME et ETI.  1 125 sociétés d’au moins 10 salariés ont fait défaut sur cette période, soit une progression de 59 % sur un an. Le nombre de défaillances de ce type d’entreprise est le plus élevé depuis 2016. Bien entendu, ce sont les TPE qui demeurent les plus exposées au risque de défaillance. Ces dernières représentent 92 % du total sur les trois premiers mois de l’année.

« Ralentissement économique, inflation, trésoreries qui s’essoufflent, accès au financement plus compliqué… Autant de risques de fragiliser davantage les entreprises les plus faibles, mais aussi les PME. Les échéances de plans d’apurement sociaux semblent respectées par la très grande majorité des entreprises comme des indépendants, de même pour les PGE. Mais la dette covid pèse davantage dans un contexte économique défavorable », analyse Thierry Millon, directeur des études Altares. Il poursuit : « Plus qu’une normalisation, c’est à un fort rebond des défaillances d’entreprises que notre économie doit faire face. Le retour à la situation avant covid, 2019, est déjà là. C’est désormais 2018 et ses 55 000 défauts qui est en ligne de mire ».

Sur les trois premiers mois de 2023, l’on peut également constater la résistance accrue des jeunes entreprises. En effet, seulement 10 % des entreprises défaillantes ont moins de deux ans. Elles sont 500 de moins à avoir défailli sur le premier trimestre de cette année par rapport à l’an dernier. Un peu plus de 1 500 entreprises de moins de trois ont fait défaut, soit 21 % de moins sur un an. Les défaillances des entreprises de plus de trois ans ont progressé de 68 % sur un an.