Logo cession affaire
Serge Almerasse

Serge Almerasse

Chargé de l'artisanat au Conseil économique et social, Serge Almerasse appréhende avec optimisme mais prudence les mesures annoncées par le nouveau gouvernement à propos des heures supplémentaires.

Par Jean Couderc - le 11/06/07

Quel bilan dressez-vous de ce premier mois de nouvelle présidence ?
Indiscutablement, le style a changé. Le nouveau gouvernement veut insufler une nouvelle dynamique qui est porteuse d'espoirs. Néanmoins, je reste prudent en attendant de voir précisément ce qui va être réalisé. Même si les premières annonces vont plutôt dans le bon sens.

La détaxation des heures supplémentaires permettra de redonner de l'attractivité à nos métiers

C'est à dire ?
Je suis satisfait de voir que l'on prend enfin en compte la réalité du travail manuel: il est urgent que l'activité permettre de gagner davantage que l'assistanat. Les mesures annoncées visant à revaloriser le travail manuel me paraîssent de nature à rassurer les employés de nos métiers qui, pour certains, gagnent à peine plus que le Smic.

Vous faites allusion au nouveau régime des heures supplémentaires ?
C'est exact. La détaxation des heures supplémentaires permettra de redonner de l'attractivité à nos corps de métiers. Je serais personnellement ravi que nos employés gagnent plus chaque mois. Car nous pouvons difficilement faire mieux si les charges qui pèsent sur nos entreprises ne diminuent pas. Dans un contexte de concurrence féroce, elles doivent baisser pour que nous puissions lutter à armes égales.

Pensez-vous que les volontaires seront nombreux ?
Bien sûr. Leur intérêt est que l'entreprise fonctionne. Cette souplesse facilitera l'adaptation à l'activité et aux demandes des clients. En outre, cette mesure permettra d'aplanir l'ensemble, notamment en ce qui concerne le travail non déclaré.

Donc heureux ?
Je suis optimiste mais prudent. Nos doléances me semblent enfin prises en compte. Souhaitons que cette prise de consience se traduise en actes. C'est à ce prix que l'on pourra relancer l'artisanat et surtout trouver des repreneurs pour nos métiers qui représentent vraiment l'avenir de notre pays.