Logo cession affaire
Roger Mongereau

Roger Mongereau

Il y a un an entrait en vigueur la loi sur le travail le dimanche, qui avait fait l’objet de moult débats. L’occasion de faire le point avec Roger Mongereau, vice-président de la CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises), en charge des territoires.

Par Sophie Mensior - le 16/08/10

Quel bilan tirez-vous de la première année d’application de la loi sur le travail dominical ?
Notre position n’a pas changé. Depuis le début, nous sommes opposés à l’ouverture le dimanche, hors des zones déjà existantes. Nous sommes choqués de la régularisation des zones en infraction (Plan de Campagne et quelques autres…) De plus, il s’est créée une inégalité entre les salariés des Puce, qui voient leur rémunération majorée et ceux des zones touristiques, pour lesquels cette disposition n’est pas obligatoire. Cela crée des situations disparates. En fait , la législation a servi à régulariser des infractions.

L'ouverture dominicale n'apporte pas d'appel d'air pour l'économie

Y a-t-il un impact sur le plan économique ?
Pour nous, c’est de la folie de dire qu’avec cette loi on répond à une demande de la clientèle. D’autant que le pouvoir d’achat n’est pas extensible, ce que le consommateur dépense dans un endroit, il ne le dépensera pas dans un autre. Le fait d’ouvrir le dimanche n’apporte pas d’appel d’air pour l’économie. En termes d’emploi, cela ne change pas la donne. Car les emplois qui sont créés d’un côté sont supprimés de l’autre. 

Peut-elle avoir des aspects positifs ?

Aujourd’hui, l’ouverture dominicale n’a réellement d’intérêt que dans les zones touristiques. Car cela permet de prendre les devises d’une population non locale. Nous souhaitons la redéfinition et la valorisation de ces zones. Il y a des endroits où il y a du « business » à faire. Mais il faut être raisonnable et les définir en fonction de l’afflux des touristes. Il ne faut pas banaliser le travail le dimanche.

Et pour les petits commerces ?
Pour ceux qui ont 2 ou 3 salariés, ce n’est pas évident à mettre en place compte-tenu des 35 heures. Ils n’ont pas les moyens humains d’ouvrir. Il faut un certain dosage, cela peut se faire en nombre de dimanches.
Il y a toujours possibilité de trouver une entente si l’on augmente la part du gâteau. C’est plus difficile s’il s’agit de la réduire.