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Des trésoreries au plus bas depuis 15 ans

Dans cette période d’incertitudes économique, cédants et repreneurs ont d’autant plus besoins de données sur la conjoncture afin d’éclairer leurs choix et décisions. La Banque de France vient de publier son enquête mensuelle de conjoncture, réalisée entre fin décembre 2022 et début janvier 2023.

Par Cyril ANDRE - le 12/01/23

Cette enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France porte essentiellement sur trois des plus importants secteurs économiques, à savoir l’industrie, les services marchands et le bâtiment. En décembre, dans ces trois derniers secteurs, l’activité progresse, et un peu plus nettement que ce qui avait été anticipé par les dirigeants le mois dernier. Dans l’industrie, le solde d’opinion sur l’évolution de l’activité s’établit, pour le dernier mois de 2022, à 5 points (à comparer aux 8 du mois précédent), donc en recul, mais à un niveau légèrement supérieur à celui de la moyenne de long terme de cet indicateur. L’activité est en progression marquée notamment dans les produits informatiques, électroniques et optiques, la pharmacie, l’automobile.

Les stocks dans l’industrie augmentent nettement en décembre et sont jugés élevés par les experts du secteur. Ils sont supérieurs à la moyenne de long terme dans la plupart des activités industrielles. Cette hausse est due, selon les cas, à une baisse de la demande, à des difficultés d’approvisionnement (donc une hausse des stocks des produits semi-finis dans les entreprises acheteuses) ou encore des comportements de précaution par des chefs d’entreprise qui anticipent des difficultés d’approvisionnement à venir.

En 2022, 90 % des entreprises ont augmenté leurs prix

Conséquence de la hausse des prix de l’énergie et de l’inflation, les trésoreries se trouvent à un niveau très bas en comparaison de celui des 15 dernières années dans les secteurs de l’industrie et des services marchands.

Pour le mois de janvier, les chefs d’entreprise anticipent une légère progression de leur activité aussi bien dans l’industrie que dans les services. Et ce, même si l’opinion sur la situation des carnets de commandes se replie dans l’industrie, et plus sensiblement encore dans le bâtiment. Dans ce dernier secteur, l’activité serait globalement stable avec, toutefois, une moins bonne orientation du gros œuvre.

« Selon les industriels interrogés, les rythmes de hausse des prix des matières premières et des produits finis se modèrent en décembre, à des niveaux toutefois encore relativement soutenus. En revanche, les hausses de prix se poursuivent au même rythme dans le bâtiment et les services marchands. Par ailleurs, les chefs d’entreprise anticipent une forte hausse des prix en janvier, qui serait plus importante que la hausse saisonnière traditionnellement observée en début d’année », souligne la Banque de France.

18 % des chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière déclarent avoir augmenté leur prix de vente en décembre. Cette proportion atteint 39 % dans le bâtiment et 19 % dans les services marchands. Les projections sur le mois de janvier donnent une assez nette hausse de ces proportions. Sur l’ensemble de l’année 2022, dans l’industrie et dans le bâtiment, 90 % des entreprises ont augmenté leurs prix de vente au moins une fois (contre 70 % en 2021 et entre 30 % et 40 % en moyenne pour les années pré-covid).