Conjoncture : l’activité progresse dans l’industrie et les services
Dans leur prise de décision, aussi bien pour vendre que pour acheter, cédants et repreneurs sont, comme d’autres acteurs économiques, attentifs à la conjoncture. D’autant plus, dans une période économique mouvante et troublée comme celle que nous traversons. La Banque de France vient de publier son enquête mensuelle de conjoncture pour février et ses prévisions pour mars.
Par Cyril ANDRE - le 13/03/23
Selon les experts de la Banque de France, qui ont analysé les réponses des 8 500 dirigeants interrogés entre le 24 février et le 3 mars, l’activité continue de bien résister sur ce début de l’année 2023. Si la détente sur les difficultés d’approvisionnement se poursuit de façon assez nette dans le bâtiment, elles se stabilisent dans l’industrie, secteur dans lequel un tiers des chefs d’entreprise les mentionnent après la forte baisse observée en janvier. Certains intrants sont néanmoins de nouveau mentionnés comme source de difficultés d’approvisionnement comme le bois, le verre, le carrelage ou certains composants électroniques.
Par ailleurs, le rythme de hausse des prix des matières premières se calme significativement en février pour retrouver un niveau désormais proche de celui observé avant la crise sanitaire. Les dirigeants interrogés indiquent également, mais dans une proportion moindre, un ralentissement des prix des produits finis, à la notable exception de l’agroalimentaire. Au chapitre des conséquences de la situation énergétique, les chefs d’entreprise se montrent un peu moins inquiets. En effet, ils sont moins nombreux à indiquer un impact sur leur activité au cours des trois prochains mois (29 % après 35 % en novembre).
Vers une nouvelle progression de l’activité en mars
L’opinion sur la situation de trésorerie se redresse quelque peu dans l’industrie, à un niveau toutefois encore inférieur à sa moyenne de long terme. En revanche, elle continue à se dégrader dans les services. Quant à la situation des carnets de commandes, elle se stabilise dans l’industrie au niveau de sa moyenne sur quinze ans. La dégradation des carnets de commandes dans le bâtiment est exclusivement imputable au gros œuvre, qui pâtit du net recul des ventes de maisons neuves. Dans le second œuvre, les carnets sont stables depuis 9 mois.
En février, l’activité progresse quelque peu dans l’industrie, mais avec des différences assez marquées selon les activités. L’on assiste ainsi à une amélioration marquée de la production dans l’automobile, l’aéronautique ou encore les équipements électriques. À l’inverse, elle s’inscrit en recul dans la chimie, le bois, le papier ou encore l’imprimerie et le plastique.
La situation apparaît bien plus homogène dans les services où l’activité progresse nettement, à la fois dans les services à la personne que dans les services aux entreprises. Notons, toutefois, que le travail temporaire est en baisse pour le deuxième mois consécutif.
Pour le mois de mars, les chefs d’entreprise dans l’industrie anticipent une progression dans la plupart des secteurs. Le sentiment est le même dans les services avec une hausse envisagée toutefois plus modérée que les mois précédents. Dans le bâtiment, l’activité marquerait le pas, tirée à la baisse par le gros œuvre.