Chômage des dirigeants : un manque d’information

Si le sujet de la défaillance d’entreprise est régulièrement abordé dans les médias, celui du chômage des dirigeants l’est moins. Il est pourtant, par définition, intimement lié. L’association GSC (l’assurance perte d’emploi des dirigeants et des entrepreneurs) et Altares remédient à cette situation en publiant, pour la troisième année consécutive, leur Observatoire de l’emploi des entrepreneurs.

En 2018, pas, moins de 50 185 dirigeants ont dû faire face à une liquidation judiciaire, soit une légère progression de 0,3 % par rapport à l’année précédente. « Un niveau encore dramatiquement élevé pour l’économie française », notent les concepteurs de cet observatoire de l’emploi des entrepreneurs.

Une nécessaire sensibilisation des entrepreneurs

L’âge médian des dirigeants d’entreprises impactés est de 46 ans. Il apparaît que près de 36 % des dirigeants touchés par la perte de leur emploi en 2018 sont âgés de plus de 50 ans. A priori, cette donnée peut étonner. En effet, l’observateur peut imaginer que les entrepreneurs ayant une certaine expérience sont plus à même de faire face aux aléas et de sortir leur entreprise de l’ornière.

Mais, de nos jours, le modèle économique doit être sans cesse repensé sous peine de fragiliser durablement l’entreprise. « Cette nécessaire agilité n’est pas toujours aussi bien ancrée chez les quinquagénaires qui pilotent leur entreprise depuis longtemps que chez les jeunes », note l’Observatoire. La difficulté est, bien entendu, qu’un changement de parcours est plus délicat à réaliser à plus de 50 ans qu’à 30 ans.

« La mobilisation de l’ensemble des acteurs est indispensable pour sensibiliser les entrepreneurs aux conséquences de la perte d’emploi. Il est impératif de les informer qu’ils peuvent et doivent se protéger. C’est une nécessité sociale et économique », affirme Anthony Streicher, président de