Artisanat du bâtiment : vers une croissance atone en 2023 ?
Les nombreux repreneurs potentiels qui souhaitent acquérir une cible dans le secteur du bâtiment seront très certainement attentifs au bilan 2022 que la Capeb vient de dresser sur l’activité des TPE et des PME du secteur. Ce bilan apparaît mitigé. Certes la croissance est au rendez-vous, mais d’importantes difficultés persistent.
Par Cyril ANDRE - le 19/01/23
Selon la Capeb, syndicat patronal des entreprises artisanales du bâtiment, les entreprises du secteur ont enregistré une croissance moyenne de 2,4 % sur 2022. Toutefois, l’activité du secteur a ralenti tout au long de l’année. En effet, la hausse moyenne du chiffre d’affaires du secteur est passée de 3,5 % au premier trimestre, à 3 % au deuxième puis à 2 % au troisième avant de terminer à 1 % pour le dernier trimestre de l’année.
« Les entreprises rapportant des besoins de trésorerie sont plus nombreuses (22 %), le solde d’opinion sur l’évolution des marges se dégrade de nouveau (s’établissant à – 42 points) et les défaillances accélèrent sur un an au troisième trimestre 2022 (+42,3 %) », souligne la Capeb. Ce ralentissement se poursuit d’ailleurs en ce début d’année 2023, conformément aux prévisions du syndicat patronal, qui anticipe une croissance probablement atone en conséquence du contexte dégradé.
Les prix des matériaux ont progressé de 27 % en 2022
Comme le confirme une étude de la Capeb et de Xerfi, la hausse du prix des matériaux et les difficultés d’approvisionnement ont constitué de réelles problématiques tout au long de l’année 2022 pour les entreprises artisanales du bâtiment. Les matériaux représentent environ 30 % de leurs dépenses courantes. Par ailleurs, la proportion d’entreprises impactées par les difficultés d’approvisionnement, dans leur organisation et leur production, a triplé entre le dernier trimestre 2021 et le troisième trimestre 2022.
Sur l’ensemble de 2022, les prix des matériaux ont augmenté, en moyenne, de 27 %. Fort logiquement, 92 % des entreprises déclarent répercuter cette hausse à leurs clients. Mais, elles déclarent répercuter cette hausse à hauteur de 68 %.
Si l’inflation et les difficultés d’approvisionnement constituent les deux difficultés majeures pour les artisans du bâtiment, la hausse très sensible des prix de l’énergie, mais aussi des carburants, est un autre point de tension important.
Ces difficultés ne vont certainement pas s’aplanir à très court terme. Les entreprises artisanales du bâtiment en ont bien conscience. 63 % de ces dernières estiment que leur niveau d’activité demeurera stable au premier semestre 2023, sans, donc, progresser. Pas moins de 26 % des dirigeants anticipent une baisse de leur activité, soit 11 points de plus par rapport au troisième trimestre 2022.