Logo cession affaire

Les prévisions plutôt rassurantes de la Banque de France

Les prévisions macroéconomiques à court et moyen termes sont des données précieuses pour les repreneurs et les cédants potentiels qui peuvent ainsi mieux ajuster leur projet dans le temps. La confiance en l’avenir reste, en effet, un élément clé pour les acheteurs comme pour les vendeurs. La banque de France vient de livrer ses projections macroéconomiques 2023-2025 qui sont, globalement, plutôt rassurantes.

Par Cyril ANDRE - le 22/03/23

Sur l’ensemble de 2023, l’activité se montrerait plus résiliente qu’anticipée lors des dernières prévisions de décembre. « L’activité résisterait ainsi au premier trimestre 2023avec une croissance de 0,1 % alors que nous anticipions une activité légèrement négative lors de l’exercice de décembre », explique la Banque de France. De plus, du fait des prix de l’énergie qui devraient revenir à une certaine modération, les prévisions concernant l’inflation sont révisées à la baisse.

Ainsi, sur l’année 2023, l’inflation totale diminuerait nettement, essentiellement lors du second semestre, pour s’établir à 5,4 % en moyenne annuelle, et à 4,3 % pour l’inflation hors énergie et alimentation. En 2024, dans un contexte d’accalmie sur les prix des matières premières énergétiques et alimentaires, l’ensemble des composantes de l’inflation se replierait, à l’exception des prix des services. L’inflation totale devrait alors se situer à 2,4 %.

Le choc de prélèvement extérieur continue actuellement à peser sur les ménages et sur les entreprises, mais son ampleur se réduit plus rapidement que ce qui était anticipé quelques mois en arrière. Après le net ralentissement en fin d’année passée, la croissance devrait rester positive, sur un rythme trimestriel de 0,1 % avec une accélération en fin d’année. En moyenne annuelle, la croissance du PIB devrait être de 0,6 % en 2023.

Vers une stabilité des marges en 2023 et 2024

À plus long terme, cette croissance moyenne annuelle est estimée à 1,2 % pour 2024 et à 1,7 % pour 2025. Ainsi, une fois passé le pic des tensions sur les prix des matières premières et sur l’approvisionnement en énergie, la phase de reprise redémarrerait nettement en 2024.

L’an dernier, bien entendu, les entreprises ont subi une augmentation du coût de leurs consommations intermédiaires, notamment, en raison des tensions sur les coûts de l’énergie. Parallèlement, les coûts salariaux unitaires (CSU, ratio des coûts de la main-d’œuvre sur la productivité du travail) ont progressé de 5,1 %. Les entreprises ont en partie répercuté ces hausses de coûts dans leur prix, qui ont été en progression de 4,7 %.

Cela a permis de limiter la baisse du taux de marge seulement de 2 points par rapport à son niveau, record, de 2021. Le taux de marge est ainsi resté proche de celui de 2018. Selon la Banque de France, en 2023 et 2024, l’augmentation du coût des intrants et le dynamisme des coûts salariaux devraient continuer de peser sur les marges. Et ce, en dépit de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sur ces deux années. Les marges devraient se maintenir à des niveaux comparables à ceux de 2022. « Ensuite, à la faveur d’un net redressement des gains de productivité et d’un ralentissement du salaire nominal par tête plus prononcé que celui du prix de la valeur ajoutée, le taux de marge commencerait à remonter en 2025 », estime la Banque de France.