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Une situation financière dégradée pour près de 40 % des TPE et PME

Les enquêtes sur la sortie de crise pour les TPE et les PME se succèdent mais ne se ressemblent pas forcément. Nombre d’études récentes font état d’un optimisme assez généralisé des chefs d’entreprise et du retour à une situation tout à fait normale, à savoir celle de l’avant crise sanitaire.

Par Cyril ANDRE - le 08/09/21

Les résultats de la dernière enquête de conjoncture CPME sont plus nuancés et illustrent bien le titre donné à l’étude par le syndicat patronal : « la reprise est là mais reste fragile ». En effet, pas moins de 39 % des dirigeants de TPE et PME considèrent que la situation globale de leur entreprise s’est dégradée au premier semestre 2021 par rapport au second semestre 2020. Certes, pour 32 % d’entre eux, elle s’est améliorée et 29 % la considère comme identique. Peut-être encore plus inquiétant, 34 % des chefs d’entreprise craignent une dégradation de leur situation sur le second semestre de l’année en cours par rapport au semestre précédent. 41 % l’anticipent identique et 26 % l’espèrent meilleure.

Un autre élément de nature à relativiser l’optimisme ambiant, en particulier dans la communication du gouvernement, est à chercher dans la situation financière des entreprises. 39 % des patrons de TPE et PME assurent que l’évolution de la situation financière de leur entreprise depuis le début de la crise sanitaire s’est dégradée. 40 % la jugent identique quand 22 % l’analysent comme étant meilleure.

Des freins à la reprise perdurent

Par ailleurs, 18 % des entreprises interrogées estiment ne pas avoir la trésorerie suffisante pour rembourser les échéances sociales et fiscales qui ont été reportées par le gouvernement. Presque un quart des dirigeants disent ne pas avoir établi de calendrier de remboursement dans ce domaine. 54 % des entreprises auraient souhaité une prolongation des aides de l’Etat à la rentrée 2021. Cet élément montre bien la fragilité financière d’un certain nombre d’entre elles.

Au travers de ces différents chiffres, il apparaît très clairement, et sans grande surprise, que la crise du covid aura durablement impacté une bonne part des TPE et PME. Interrogés sur l’impact de la pandémie sur leur entreprise à la rentrée 2021, 47 % des entrepreneurs disent qu’il y a eu un impact en termes d’organisation et 45 % en termes de marché.

Dans ce contexte, des freins à la reprise existent, qui sont eux aussi une des conséquences de la pandémie mondiale. Ainsi, 64 % des chefs d’entreprise interrogés estiment être impactés par la hausse des prix des matières premières et 33 % éprouvent des difficultés à s’approvisionner en matières premières. « Parmi les entreprises impactées par la hausse des prix des matières premières, 54 % déclarent qu’elles ne répercutent pas cette augmentation sur leurs prix de vente », souligne la CPME. Enfin, parmi ces dernières, pas moins de 21 % disent avoir dû renoncer à des marchés.