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Un 4e trimestre compliqué pour les TPE et PME

Dégradation des trésoreries et fléchissement des investissements, l’essoufflement de la dynamique de la sortie de la crise sanitaire est bien marqué pour les TPE et les PME. Il s’agit de l’un des principaux enseignements du baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode portant sur le 4e trimestre 2022.

Par Cyril ANDRE - le 23/11/22

Notamment du fait de la hausse des prix de l’énergie, de ceux des matières premières, mais aussi de l’inflation, une grande majorité des dirigeants de TPE et de PME font état d’une dégradation de leur trésorerie au cours des 3 derniers mois. Seuls 11 % de ces derniers rapportent une amélioration de ce poste. Les TPE et PME anticipent une poursuite de la dégradation dans les prochains mois. 32 % des chefs d’entreprise font, en effet, part d’une détérioration de leur trésorerie future.

Parallèlement, les intentions d’investissement poursuivent leur fléchissement sur ce trimestre. Pratiquement la moitié (49 %) des dirigeants de TPE et de PME comptent investir ou ont investi en 2022. Cette proportion est en baisse par rapport au 3e trimestre de cette année (53 %) et sur un an (59 % au 4e trimestre 2021). La part de ceux qui estiment que leurs dépenses d’investissement seront en hausse sur l’ensemble de l’année (à savoir 19 %) affiche une baisse de 7 points et est nettement inférieure à celle de ceux qui tablent sur une baisse (33 %). « Malgré une légère baisse, le motif environnemental reste bien plus cité qu’avant la pandémie (39 % ce trimestre vs 24 % en moyenne sur 2018-2019) », précise Bpifrance.

Dans ce contexte délicat, et en dépit de la hausse des taux, les conditions d’accès au crédit restent globalement favorables, et ce, à court ou à moyen terme. Toutefois, la part des dirigeants de TPE et de PME qui assurent rencontrer des difficultés de financement de leur exploitation courante augmente de 2 points à 18 %. Ce niveau, relativement modeste, se rapproche des niveaux observés avant la crise sanitaire. 15 % des chefs d’entreprise signalent des difficultés de financement de leurs investissements, un niveau en baisse par rapport à l’année passée.

Les trois quarts des dirigeants ont augmenté les salaires

Depuis plus d’un an, les freins à la croissance demeurent les mêmes. 59 % des dirigeants citent les difficultés de recrutement comme étant leur principale préoccupation, un chiffre en très léger recul de 1 point par rapport au trimestre précédent. Cités par 43 % des dirigeants, les coûts et les prix trop élevés sont la seconde préoccupation des chefs d’entreprise. Sans surprise, sur ce point, la progression est de 15 points sur un an. Une grande majorité des chefs d’entreprise assure connaître des difficultés d’approvisionnement (74 %). 41 % d’entre eux pensent que ces difficultés ne vont pas se résorber avant au moins un an.

Bpifrance a également interrogé les dirigeants de TPE et de PME sur leur politique salariale et de prix. Pas moins de 76 % des dirigeants interrogés ont augmenté ou prévoient d’augmenter le salaire de leurs collaborateurs sur cette année 2022, soit une progression de 26 points par rapport à février. Sur l’ensemble de l’année, la hausse salariale moyenne est estimée à 3,9 %.

Du fait des hausses du coût de l’énergie, des difficultés d’approvisionnement et de l’augmentation du prix des matières premières, 58 % des dirigeants auront augmenté leurs prix de vente en 2022, en moyenne de 5 %. « Pour 2023, ils sont 62 % à prévoir d’augmenter leurs prix pour une augmentation moyenne de 3,8 %, une estimation qui tient compte des dirigeants ne prévoyant pas de hausse de leurs prix de vente », souligne Bpifrance.