TPE : un financement trop onéreux des trésoreries

« Les 98 pourcent» est un mouvement citoyen piloté par le Syndicat des Indépendants (SDI) qui mets en avant les problématiques des indépendants, des TPE et des PME de moins de 20 salariés. Une de leur dernière enquête, menée avec Opinion-Way auprès de 1 538 entreprises, montre que contrairement à d’autres acteurs économiques, les TPE et petites PME n’ont que leur partenaire bancaire comme interlocuteur pour leurs besoins en trésorerie. « Placées en bout de la chaîne économique, les TPE ne disposent pas des mêmes facultés que leurs grandes sœurs pour jouer sur les délais clients et fournisseurs afin de se constituer un fonds de roulement », notent le SDI et les 98 pourcent.

L’étude montre que pas moins de 72 % des crédits de trésorerie sont « financés à prix d’or » : à savoir en contrepartie d’un découvert à un taux moyen de près de 10 % ou d’un découvert hors autorisation à un taux de plus de 13 %. Il apparaît que les différentes commissions d’intervention portent ces taux à une moyenne de 22 %.

Un microcrédit de trésorerie

« Nous sommes clairement face à un comportement bancaire systémique de la part de structures financières qui ont un avantage dix fois plus rémunérateur à laisser filer des découverts plutôt que d’accorder des crédits. Qui s’en priverait ? », assène le SDI dans un communiqué. D’ailleurs, les taux sur découverts ont très peu baissé sur la période 2008 – 2017 alors que les taux des prêts classiques ont connu, dans le même temps, une véritable chute atteignant des niveaux historiquement bas.

Fort de ce constat, les 98 pourcent et le SDI proposent aux candidats à la présidentielle de réfléchir, notamment, sur trois mesures : un microcrédit de trésorerie (jusqu’à 15 000 euros) directement accessible via une plateforme Bpifrance ; une banque publique dédiée au financement direct des TPE et PME ; intégrer les commissions d’intervention au calcul du TEG.