
TPE /PME : une activité soutenue, mais en baisse sur 2022
Dans un contexte de tensions persistantes sur les coûts et les approvisionnements, les dirigeants de TPE et de PME anticipent un ralentissement de leur activité sur l’ensemble de l’année 2022. Une activité qui demeure toutefois soutenue. Il s’agit de l’un des principaux enseignements de la 75e enquête de conjoncture auprès des TPE et PME réalisée par Bpifrance Le Lab.
Par Cyril ANDRE - le 11/07/22
Selon l’enquête de conjoncture de Bpifrance Le Lab, pas moins de 74 % des TPE et PME sont confrontées à une tension sur les approvisionnements, et cette dernière s’est accentuée au cours des derniers mois. 71 % des dirigeants citent la hausse du prix des intrants et 74 % l’allongement des délais de livraison. La hausse des coûts de transport impacte 62 % des TPE et PME.
Dans ce contexte particulier, et après un net rebond en 2021, les chefs d’entreprise tablent sur un ralentissement de leur activité en 2022, qui resterait toutefois dynamique sur l’ensemble de l’année. En moyenne, le chiffre d’affaires augmenterait de 4,9 % en 2022, contre 7 % l’année précédente. Il faut noter que cette croissance prend en compte l’augmentation des prix de vente, conséquence de l’augmentation des coûts de production.
Le tourisme est le secteur qui affiche des perspectives de croissance les plus élevées, certes après une année 2021 encore très marquée par le covid, et bénéficiant d’une reprise du tourisme international. À l’inverse, l’activité ralentirait dans la construction et le commerce. Dans l’industrie, l’activité resterait dynamique.
Les trésoreries se tassent
« Malgré le ralentissement de l’activité et des difficultés de recrutement en hausse, les embauches sont attendues en légère accélération cette année. A +21, le solde d’opinion gagne 2 points sur un an et atteint un plus haut depuis 2001 », souligne Bpifrance.
Après un plus haut historique atteint en novembre 2021, l’indicateur relatif à la situation des trésoreries perd 7 points sur les 6 derniers mois, soit un niveau proche de celui de l’avant-crise sanitaire et nettement supérieur à sa moyenne historique. Mais, la situation des trésoreries des TPE et PME continuerait à se dégrader au second semestre. Et afin d’amortir quelque peu l’impact des difficultés d’approvisionnement sur leur situation financière, les TPE et PME sont 73 % à prévoir une hausse de leur prix de vente cette année. Elles sont 45 % à envisager de rogner sur leurs marges d’exploitation, soit une progression de 8 points par rapport à l’an passé.
Par ailleurs, la part des TPE et PME confrontées à des difficultés pour financer leur exploitation à court terme est stable sur un an et reste inférieure à son niveau d’avant crise (10 % contre 13 %en mai 2019). Seuls 9 % des chefs d’entreprise connaissent des difficultés pour accéder aux crédits d’investissement, une proportion à un plus bas historique.