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TPE / PME : un effort sur les salaires, mais pas au niveau de l’inflation

Les dirigeants de TPE et de PME ont aussi mis la main à la poche pour soutenir le pouvoir d’achat de leurs salariés et ainsi tenter de contrer l’inflation. C’est ce que révèle un travail d’ampleur du pool d’experts-comptables le Cercle Perspective.

Par Cyril ANDRE - le 21/11/22

Révélée par Les Echos, l’enquête du Cercle Perspective (qui regroupe 17 cabinets d’expertise comptable parmi les plus importants du pays) a passé au crible pas moins de 433 000 fiches de paie de leurs clients afin d’analyser l’évolution de leurs pratiques salariale. Il apparaît que les dirigeants de TPE et de PME ont, en moyenne, accordé une hausse salariale moyenne de 3,1 % sur le premier semestre 2022.

« Nous avons pris comme référence le taux horaire brut, ce qui permet d’enlever tout ce qui brouille la rémunération finale, comme les primes, les absences maladie ou les congés payés sans solde, pour ne conserver que ce qui est pérenne sur un bulletin de paie », précise Laurent Chapart, président du cabinet Cogep et du Cercle Perspective.   

Cette hausse moyenne de 3,1 % est à mettre en perspective avec celle établie par la Dares (direction des recherches du ministère du Travail) : sur le 3e trimestre 2002, le salaire de base de l’ensemble des salariés du privé a progressé de 3,7 % sur un an. Soit, une accélération de 0,6 point par rapport aux trois mois précédents.      

De nettes disparités sectorielles

Certaines catégories ont davantage bénéficié de cet effet de rattrapage. Il en va ainsi des non-cadres qui ont vu leur salaire progresser de 3,14 %sur cette période contre 2,76 % pour les cadres. Les femmes ont été très légèrement plus augmentées : 3,16 % contre 3,06 % pour les hommes.

Sans surprise, il existe également d’assez nettes disparités sectorielles. Il apparaît que les secteurs en tension, qui connaissent d’importantes difficultés de recrutement, ont réalisé davantage d’efforts. Avec une hausse de 5,23 %, l’hôtellerie-restauration arrive en première position, notamment grâce à l’accord de branche signé en début d’année. Le secteur du transport, confronté à une pénurie de conducteurs, est le second plus généreux avec une progression de 3,68 %. À l’inverse, le commerce, l’industrie, mais aussi le secteur de la construction, sont en dessous de la moyenne des augmentations accordées par les TPE et par les PME. « Ils sont davantage impactés par la hausse du coût de l’énergie, des matières premières et par les difficultés d’approvisionnement », estiment les auteurs de l’étude.

Soulignons que cette augmentation moyenne des salaires au niveau des TPE et des PME ne compense pas le niveau de l’inflation. Cette dernière s’est établie à 6,2 % en octobre sur un an, selon les données de l’Insee.