Logo cession affaire
TPE / PME : recrutement et inflation demeurent 2 problématiques majeures

TPE / PME : recrutement et inflation demeurent 2 problématiques majeures

Sur les 6 premiers mois de l’année en cours, et selon l’enquête de conjoncture de la CPME, l’avis des dirigeant de TPE et PME s’avère plutôt favorable sur la situation de leur entreprise. Toutefois, les prévisions se montrent quelque peu plus pessimistes pour la seconde partie de 2022.

Par Cyril ANDRE - le 10/08/22

Depuis plus d’un an, de multiples indicateurs confirment, chaque jour ou presque, la réalité de la reprise économique dans la grande majorité des secteurs. La dernière enquête de conjoncture menée par la CPME (Confédération des PME) va, globalement, dans le même sens. En effet, quant à l’évolution de la situation globale de leur entreprise, 37 % des dirigeants de TPE et de PME constatent une amélioration par rapport au semestre précédent. Ils sont, toutefois, 22 % à noter une dégradation.

Pour le second semestre de l’année, les perspectives sont moins bonnes. 27 % des patrons s’attendent à une amélioration de la situation globale de leur entreprise (en particulier activité et trésorerie) et 24 % à une dégradation. 31 % des entreprises interrogées s’attendent à un repli de leur chiffre d’affaires au second semestre et 44 % de ces dernières estiment que leur taux de marge va reculer. Par ailleurs, 57 % des dirigeants estiment que leur endettement est trop élevé.

Sur cette problématique de l’endettement, 84 % des chefs d’entreprise ayant eu recours au PGE estiment qu’ils ont la capacité à honorer les échéances de remboursement. Notons qu’ils n’étaient que 71 % dans la même enquête de la CPME de décembre 2021. Soulignons que seul un dirigeant sur deux dit connaître le dispositif permettant de solliciter la médiation du crédit pour un allongement de la période de remboursement. « Ce dispositif est d’ailleurs perfectible puisque 47 % de ceux qui le connaissent le jugent inopérant », note la CPME dans un communiqué.

L’emploi reste un point de tension

Bien évidemment, la hausse des coûts demeure une problématique majeure pour les TPE et PME. Pas moins de 93 % des dirigeants interrogés se disent impactés par les hausses des prix de leurs fournisseurs. Fait notable, 77 % d’entre eux estiment que leurs fournisseurs profitent de la situation pour augmenter leurs prix sans justification. « En parallèle, 30 % des chefs d’entreprise déclarent ne pas reporter la hausse du prix de revient sur leurs prix de vente, principalement par crainte de la réaction de leurs clients », précise la CPME. Pour tenter de faire face à cette situation, 59 % des chefs d’entreprise expliquent avoir limité leur consommation d’énergie en réponse à la hausse des prix.

Autre point de tension pour les entreprises : l’emploi. Si 51 % des dirigeants de TPE et PME cherchent actuellement à recruter, 94 % de ces derniers rencontrent des difficultés pour trouver le bon profil. La principale raison (74 %) est tout simplement l’absence de candidat, devant le manque de compétences. Cette problématique est d’autant plus aiguë qu’un quart des dirigeants est confronté à un turn-over important.

Selon la Banque de France, l’activité résiste

Pour sa part, la Banque de France vient de rendre public son point sur la conjoncture française à début août 2022. Dans un environnement économique qui demeure difficile (essentiellement du fait des tensions sur les marchés des matières premières et des difficultés d’approvisionnement et de recrutement), l’activité continue de résister.

Sur le mois de juillet, l’activité a été quasi stable dans l’industrie. Le taux d’utilisation des capacités de production évolue peu et se situe à 78 %. D’ailleurs, dans la plupart des secteurs, ce taux se situe au-dessus de sa moyenne historique, à l’exception principale de l’aéronautique et de l’automobile.

Il est à souligner que, pour le troisième mois consécutif, les difficultés d’approvisionnement se tassent légèrement, mais demeurent, toutefois, élevées dans l’industrie (57 % en juillet après 59 % en juin) et le bâtiment (48 % après 52 %). Par ailleurs, la part des chefs d’entreprise indiquant augmenter leurs prix de vente se replie en lien avec des tensions jugées moins fortes sur les prix des matières premières.

Pour ce mois d’août, les chefs d’entreprises interrogés font état de perspectives plus défavorables dans ces mêmes secteurs de l’industrie et du bâtiment. Toutefois, les experts de la Banque de France disent ne pouvoir en déduire une inflexion de tendance.