Logo cession affaire

TPE / PME : quel est le véritable impact du pass sanitaire ?

L’impact économique du pass sanitaire est décidemment difficile à mesurer. Les témoignages des restaurateurs, à titre d’exemple, frôlent parfois le catastrophisme. A l’inverse, le discours gouvernemental peut se montrer exagérément optimiste. Une enquête de la CPME vient apporter des éléments plus objectifs.

Par Cyril ANDRE - le 14/09/21

Dans ce domaine, la temporalité est importante. Précisons donc que l’étude du syndicat patronal, « pass sanitaire, quelles conséquences pour les PME », a été menée entre le 18 et le 28 août auprès de 1 009 dirigeants de TPE et de PME.

Globalement, il ressort de cette enquête que la mise en place du pass sanitaire n’a, certes, pas été neutre sur le plan économique, mais n’a pas eu, non plus, un impact très prégnant. Toutefois, et sans surprise, dans certains secteurs (en particulier restauration, salles de sport et de spectacles, casinos, transport de voyageurs, etc.), l’instauration du pass sanitaire a accentué les difficultés d’entreprises déjà fragilisées.

Dans ces secteurs directement concernés, et avant l’entrée en vigueur au 30 août de la deuxième phase qui concerne plus particulièrement les salariés, la mise en place du pass sanitaire a eu pour conséquence une baisse d’activité et de fréquentation pour 54 % des entreprises interrogées.

Pas de surcoût important pour une grande majorité des entreprises concernées

Mais l’impact n’est pas uniquement financier. 53 % des dirigeants expliquent avoir rencontré des difficultés d’autres natures après l’instauration de ce pass sanitaire. Pour 27 %, ces difficultés ont concerné les rapports avec les clients, pour 8 % avec uniquement les salariés et pour 18 % à la fois avec les salariés et les clients. Avec les clients, il peut y avoir de la tension et de l’agressivité, situations auxquelles ne sont pas habitués et formés les chefs d’entreprise et les salariés. Il faut aussi souligner que pour 47 % des entreprises des secteurs concernés, le pass sanitaire n’a pas causé de difficultés particulières.

« Ces entreprise, confrontées à de nombreuses zones d’ombre quant à l’application des textes, s’acquittent avec sérieux d’une mission de contrôle qui n’est pas la leur. Elles méritent bienveillance et indulgence de la part des pouvoirs publics », estime la CPME, dans un communiqué.

Pour la majorité des entreprises, les surcoûts engendrés par l’application de cette réglementation concernant le pass sanitaire ne semblent pas considérables. Pour 36 % d’entre elles, aucun surcoût direct (frais techniques, contrôle, etc.) n’a été nécessaire. Ces surcoûts sont estimés à moins de 5 % pour 31 %, entre 5 et 10 % pour 14 % des établissements, entre 10 et 25 % pour 9 % et entre 25 et 50 % pour 3 %.

Par ailleurs, 92 % des dirigeants indiquent ne pas pouvoir ou ne pas vouloir embaucher de personnel supplémentaire pour contrôler les pass sanitaires. 63 % de ces derniers disent ne pas attendre d’aides de l’Etat pour compenser les potentiels surcoûts liés aux contrôles. Quant à l’obligation vaccinale, 61 % des chefs d’entreprise expliquent avoir rencontré des difficultés au sein de leur établissement. Un chiffre non négligeable.