TPE / PME : les dirigeants anticipent une baisse de leur marge
Dans un contexte de guerre en Ukraine, de hausse quasi généralisée des prix et de difficultés d’approvisionnement, un état des lieux de la santé des TPE et PME sur la période du second trimestre de l’année en cours s’avère particulièrement instructif. C’est le travail effectué par Bpifrance Le Lab et Rexecode au travers de leur baromètre « Trésorerie, investissement et croissance des PME/TPE ».
Par Cyril ANDRE - le 16/05/22
Sans grande surprise, les hausses de coûts (matières premières et énergie) ont affecté les trésoreries d’une majorité de TPE et de PME. Ces dernières se sont quelque peu détériorées au cours des trois derniers mois. Les dirigeants anticipent une nouvelle dégradation de ce poste sur le trimestre prochain. Toutefois, sur ce plan, la situation est loin d’être critique. En effet, pas moins de 76 % des chefs d’entreprise jugent leur trésorerie « aisée » ou « normale ». Il s’agit d’une proportion stable par rapport au premier trimestre de l’année.
La situation au chapitre des investissements est quelque peu incertaine. Certes, les dépenses d’investissement restent attendues en hausse, mais en net ralentissement. Par ailleurs, les intentions d’investissement marquent un léger fléchissement. Interrogés en avril, 55 % des dirigeants assurent vouloir investir au cours des 12 mois à venir, contre 59 % en février. Le renouvellement et la modernisation des équipements restent les principaux motifs des politiques d’investissement. Viennent ensuite l’introduction sur le marché de nouveaux produits ou services et l’extension de la capacité de production. Il est à noter que le motif environnemental, cité par 35 % des dirigeants, est en hausse de 12 points par rapport à l’avant-crise sanitaire.
Les difficultés de recrutement comme 1ere préoccupation
Les conditions d’accès au crédit se resserrent légèrement, mais demeurent, toutefois, favorables. La part des dirigeants qui disent rencontrer des difficultés de financement de leur exploitation courante augmente à 16 % (soit + 2 points sur le trimestre), mais reste inférieure aux niveaux observés avant crise. Par ailleurs, 18 % des dirigeants signalent des difficultés de financement pour leurs investissements.
Comme depuis de nombreux mois, les difficultés de recrutement restent la première préoccupation des dirigeants, en l’occurrence pour 56 % d’entre eux. 39 % de ces derniers citent les prix et les coûts de l’énergie et des matières premières comme deuxième frein à la croissance, soit une progression de 7 points par rapport au trimestre précédent.
Du fait de la forte hausse des coûts hors salaires, 44 % des dirigeants anticipent une dégradation de leur marge nette cette année, soit une progression de 10 points par rapport au trimestre précédent, et 29 % une légère baisse. Il ressort également de cette enquête qu’un tiers des TPE et PME font part d’un besoin de reconstitution de leurs fonds propres, dont 15 % estiment que leur niveau exerce une contrainte sévère pour leur développement.