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Reprise : l’enjeux des 100 premiers jours

Une fois l’achat conclu, le repreneur d’un commerce ou d’une affaire artisanale va se retrouver à l’orée d’une phase souvent délicate, communément appelée les « 100 jours ». En effet, durant ces trois ou quatre premiers mois, il va devoir gérer au mieux les relations avec les salariés déjà en place, décider de quelques grandes orientations pour son entreprise mais aussi vivre, le cas échéant, une phase de cohabitation avec le cédant si une période d’accompagnement a été négociée.

Par Cyril ANDRE - le 03/08/20

Rassurer les salariés en place
Bien qu’il soit devenu le nouveau patron, c’est au repreneur de s’intégrer au sein de son entreprise. Cela passe, notamment, par l’établissement, rapide, de bonnes relations avec les salariés.  L’enjeu est crucial. De la bonne gestion des relations avec le personnel peut dépendre la réussite ou l’échec d’une reprise d’entreprise. Dans ce domaine, gare aux faux pas. Dans les tout premiers jours, la priorité est donc de ne pas déstabiliser les salariés et de tenter d’instaurer un climat de confiance.
Pour ce faire, de nombreux repreneurs décident de rencontrer individuellement chacun des salariés durant environ 1 heure. Les bienfaits de ce type d’entretiens sont multiples. En premier lieu le salarié va se sentir considéré et, si le repreneur aborde ces entretiens avec suffisamment de psychologie, il va être rassuré sur son nouvel employeur. Pour sa part, le repreneur va pouvoir bien connaître chacun de ses collaborateurs et à travers eux avoir une vision plus nette et intime de l’entreprise. Ce dernier va pouvoir déceler les axes d’amélioration sur lesquels travailler. Ces entretiens permettent aussi de faire le point sur la situation professionnelle de chacun et sur les attentes.

Le repreneur doit très rapidement acquérir une crédibilité
Souvent issu du monde de la grande entreprise, le repreneur d’une petite structure doit savoir s’adapter. Il s’agit d’un management de proximité avec les salariés. Il arrive que certains ne réussissent pas. Il est important que le nouveau dirigeant acquière rapidement une crédibilité technique, même sans être un spécialiste du secteur, mais aussi une crédibilité en tant que patron, à savoir sa capacité à diriger l’entreprise, mais aussi à gérer et régler les problèmes du quotidien. Après la phase de première découverte, il est important que le repreneur qu’il prenne des décisions afin de montrer aux salariés que c’est bien lui qui tient solidement les rênes. Ce sera sécurisant pour lui-même ainsi que pour les salariés. Même si elles ne sont pas d’une importance stratégique fondamentale, ces toutes premières décisions devront être visibles et surtout fondées. Mais les décisions stratégiques, impliquantes et structurantes pour l’entreprise ne seront pas prises dans les toutes premières semaines. Le repreneur doit prendre le temps de connaître intimement son entreprise et son marché.

Bien aborder la période d’accompagnement
La période d’accompagnement ne se passe pas toujours bien ; loin s’en faut. Dans certains cas, le cédant, qui très souvent est le créateur de l’entreprise, pourra avoir du mal à se faire à l’idée de la quitter. L’essentiel étant, bien entendu, de préserver des relations courtoises, même si cela peut parfois demander un petit effort. Le repreneur doit rapidement s’imposer, en particulier dans les relations avec les salariés, face au cédant. Il ne saurait y avoir deux patrons à la tête de l’entreprise. Une formule qui a fait ses preuves est que le cédant ne soit qu’à mi-temps au sein de l’entreprise durant cette période d’accompagnement. Par ailleurs, cette même période peut être raccourcie. Le cédant demeurant, toutefois, « joignable » jusqu’à la fin contractuelle de celle-ci.