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Reprise : comment les PME gèrent leur croissance externe ?

L’enquête que vient de publier Bpifrance, « La croissance externe à l’échelle des PME », apporte quelques précisions et éclairages sur les pratiques de fusion-acquisition des PME françaises.  Les process d’acquisition de ces PME répondent à certaines règles des opérations de fusion-acquisition tout en ayant, également, leurs spécificités.

Par Cyril ANDRE - le 21/09/22

Certes, la discrétion et la confidentialité sont souvent inhérentes aux cessions et aux reprises d’entreprise, notamment pour les opérations de croissance externe. La dernière enquête de Bpifrance sur les opérations de croissance externe des PME s’est, notamment, attachée à en montrer les méthodes et les objectifs.

Le premier objectif des dirigeants de PME qui se lancent dans un processus de croissance externe est d’améliorer les performances économiques de leur entreprise, tant sur le plan du chiffre d’affaires que de la profitabilité. « La logique retenue est avant tout offensive », souligne l’enquête. Trois autres critères sont également importants à leurs yeux. À savoir, diversifier les activités de l’entreprise, atteindre une certaine taille afin de couvrir des zones géographiques plus larges et mieux maîtriser sa chaîne de valeur. D’autres objectifs apparaissent un peu moins prioritaires tout en demeurant importants : gagner en pouvoir de négociation auprès de partenaires, se prémunir des conséquences d’un contexte économique défavorable ou encore favoriser l’innovation de l’entreprise avec les technologies et compétences acquises.

Une majorité d’opérations à moins d’un million d’euros

Parmi les 34 % de dirigeants de PME ayant mené une opération de croissance externe, 83 % d’entre eux ont élaboré un business plan afin de prévoir les bénéfices de leur acquisition. Les « due diligence », à savoir les diagnostics de l’entreprise cible, sont, sans grande surprise, sont largement utilisés (85 %). Mais, à titre d’exemple, les due diligence RH sont loin d’être systématiques (61 %). Pour leur part, les plans d’intégration pour faciliter les synergies identifiées ne sont réalisés que par 57 % des acquéreurs.

De même que pour les repreneurs individuels, les dirigeants de PME s’entourent de spécialistes dans le cadre de leur acquisition afin de maximiser les chances de succès. L’immense majorité (86%) fait appel à un avocat et à un expert-comptable. Ce duo quasi incontournable est complété (dans 81 % des cas) par le partenaire bancaire traditionnel du chef d’entreprise. D’autres professionnels, qui interviennent davantage en fusion-acquisition, sont moins sollicités par les dirigeants de PME comme les banquiers d’affaires (33 %) ou les consultants en stratégie (22 %).

Quels sont les montants des opérations de croissance externe réalisées par les PME ? 55 % des transactions effectuées par des PME concernent des montants inférieurs à 1 million d’euros.  21 % des opérations se concluent à moins de 250 000 euros. Ainsi, en dépit de la faiblesse relative des montants évoqués, les dirigeants de PME sont peu nombreux (14 %) à financer leurs acquisitions à l’aide de leur seule trésorerie.

Dès lors, le recours à un financement bancaire s’avère, dans une grande majorité des cas, incontournable. Dans 84 % des acquisitions menées par des PME, les dirigeants s’orientent vers le crédit bancaire pour répondre à leurs besoins de financement. Seuls 2 % des financements ne se font que par une levée de fonds.  « La précédente période de taux bas, ainsi que la volonté des chefs d’entreprise de préserver un contrôle absolu sur leur société, peuvent expliquer en partie cette faible proportion », note Bpifrance.