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Renforcer ses fonds propres pour une reprise d’entreprise

Pour le repreneur personne physique, l’apport personnel est crucial à plus d’un titre. Il permet, notamment, de démontrer la détermination du porteur de projet à ses partenaires financiers potentiels. Selon les secteurs d’activité, cet apport en fonds propres doit représenter environ 30 % du prix d’acquisition.

Par Cyril ANDRE - le 07/11/22

Afin d’être éligible à un financement bancaire, l’apport personnel en fonds propres du repreneur doit atteindre en moyenne 30 % du montant total de l’opération de reprise. Mais il ne s’agit que d’une moyenne. Le niveau exigé de fonds propres va dépendre du secteur d’activité et du profil du repreneur, de son expérience et de ses compétences.

Si le repreneur ne dispose pas de fonds suffisant pour mener à bien son opération, il existe quelques solutions qui peuvent lui permettre de renforcer son apport personnel. En premier lieu, ce dernier doit savoir qu’il existe des possibilités de déblocage anticipé en cas de reprise d’entreprise par un salarié d’un PEE, PEI ou encore d’une participation aux bénéfices s’il est salarié.

Si le repreneur potentiel est demandeur d’emploi indemnisé, il peut demander à Pôle emploi de lui verser un capital correspondant à 45 % du solde de ses droits à l’assurance chômage. Il s’agit de l’Arce (Aide à la reprise et à la création d’entreprise). Il lui faudra ainsi choisir entre l’Arce et le maintien de ses droits pendant la phase de démarrage de son activité.

L’intérêt des prêts d’honneur

Autre possibilité d’accroître son apport personnel, et dans certains cas de façon conséquente : solliciter un prêt d’honneur. Le prêt d’honneur fait partie intégrante d’une offre complète d’accompagnement proposée à leurs lauréats, notamment, par les réseaux Initiative France et Réseau Entreprendre. Selon le réseau d’accompagnement et le projet du repreneur, le prêt d’honneur peut aller de quelques milliers à plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Il est important de souligner que l’obtention d’un tel prêt conforte, certes, la solidité financière du projet, mais va, aussi, crédibiliser le repreneur et son opération auprès de ses partenaires financiers potentiels, au premier rang desquels les banquiers. L’effet de levier afin d’obtenir un financement bancaire peut être important.

Une autre solution, certes plus ambitieuse, consiste à faire rentrer des investisseurs au capital de son entreprise. Il s’agit de créer une holding de reprise et d’ouvrir le capital de cette dernière à un cercle d’investisseur. Il peut s’agir de business angels ou de fonds de capital investissement (tel que le « Fonds d’investissement Bpifrance Capital Développement ») ; certains fonds étant spécialisés dans le small cap. Dans ce cas de figure, le repreneur doit viser la reprise d’une entreprise d’une certaine taille (qui peut être une PME) avec des perspectives de croissance significatives.

Par ailleurs, le porteur de projet peut, naturellement, solliciter ses proches ; il s’agit du love money. Dans certaines conditions, ces dons de sommes d’argent peuvent bénéficier d’avantages fiscaux. Autre possibilité, le crowdfunding. Il s’agit de recueillir des dons de particuliers par le biais d’une plateforme de crowdfunding. Le recours à ce mode de financement permet, notamment, de tester son marché et l’accueil du public vis-à-vis de son produit ou service.