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PME : une structure financière renforcée avant la crise sanitaire

Bpifrance, et son Observatoire des PME, viennent de livrer la 16e édition de leur rapport sur l’évolution des PME en France. L’angle de ce rapport est particulièrement intéressant puisqu’il analyse l’état des PME juste avant la crise sanitaire du Covid-19.

Par Cyril ANDRE - le 07/05/21

Il apparaît que les PME ont abordé la pandémie avec une structure financière renforcée. En effet, au début de l’année 2020, la part des capitaux propres dans les ressources des PME a dépassé le niveau d’avant la crise financière de 2008. Ce qui a permis à ces dernières de pouvoir se réendetter dans un contexte économique devenu difficile dès les tous premiers mois de 2020.

Bien évidemment, la crise actuelle va conduire à une nette progression de la dette bancaire des PME, en particulier du fait du recours massif au PGE (Prêt garanti par l’Etat). En 2019, la structure de l’endettement est demeurée stable par rapport à l’année précédente, mais la pandémie va bien changer la donne sur ce plan avec les dettes à court et moyen terme du PGE.

Comme l’explique Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, « ce contexte est à analyser sous l’angle des changements profonds dans les pratiques et les organisations des PME et ETI françaises qui se sont adaptées, non seulement pour traverser ces périodes de stop-and-go de l’activité résultant des confinements et couvre-feux, mais aussi pour répondre à la prise de conscience environnementale grandissante des habitants de la planète ».

Un taux de marge en progression

Quels sont les chiffres marquants des PME en 2019 ? Les 3,9 millions de PME génèrent 43 % de la valeur ajoutée et emploient 13 millions de salariés, à savoir la moitié des effectifs salariés. La PME moyenne réalise 4,9 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 20 salariés. Le taux de marge est en progression dans l’ensemble des secteurs sans, toutefois, retrouver les niveaux de marge d’avant la crise financière mondiale de 2008. Dans le domaine du financement, la réduction du montant des créances clients du fait de la dégradation de la situation économique a pour effet, en 2019, de réduire le BFR de cette catégorie d’entreprise.

Par ailleurs, soulignons que 2 300 PME ont fait l’objet d’un financement en fonds propres en 2019 par des acteurs du capital-investissement. Ce nombre est inscrit à la hausse pour la troisième année consécutive. Un montant record de 19 milliards d’euros a été investi, soit un triplement de la taille du marché depuis 2012.

Concernant l’accès aux financements externes, 2019 voit un recul de – 2,7 % de l’encours des prêts aux PME avec un taux d’intérêt moyen accordé de 1,4 %, soit l’un des plus bas des pays comparables.