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Plus de 100 000 TPE (sociétés commerciales) disparaissent chaque année

A la lecture des chiffres de la dernière étude de BPCE L’Observatoire sur la cession-transmission des TPE, un élément est tout de même assez marquant. Pour les quelques 1,7 million de TPE sociétés commerciales, il y a chaque année le double de cessation d’activité, donc de disparition de l’entreprise, que de cession-transmission.

Par Cyril ANDRE - le 16/06/17

Pour être précis, rappelons qu’il y a eu, en 2014 (dernières données disponibles) près de 63 000 disparitions non judiciaires de TPE sociétés commerciales et un peu plus de 38 000 disparitions judiciaires, soit un total de plus de 101 000 cessations d’activité. Dans le même temps, sur l’ensemble de l’année 2014, il y a eu précisément 45 762 cessions-transmissions de TPE sociétés commerciales (dont  7 615 opérations de transmission familiale).

Comme le souligne bien l’étude de BPCE L’Observatoire, ces disparitions non judiciaires, appelées également mort naturelle, ont deux types d’origine : soit une raison objective comme une cause accidentelle, une situation financière difficile ou une valeur exclusivement liée à la personnalité du dirigeant ; soit une absence de repreneur, essentiellement due à un manque de préparation de la cession ou à une faible attractivité économique.

« Les effets de la non-reprise d’entreprise de dirigeants âgés »

« Nous sommes en train de vivre les effets de la non-reprise d’entreprise de dirigeants âgés. Il apparaît que l’arrivée à l’âge de la retraite de la génération des dirigeants issue du baby-boom ne s’est pas traduite par une recrudescence des cessions. Nous sommes confrontés à un problème généralisé de non-cession en fin d’activité en France », précise Alain Tourdjman, directeur des études économiques et de la prospective du Groupe BPCE.

Le taux de disparition des TPE atteint son maximum aux 60 – 65 ans des dirigeants puis recule pour atteindre un point bas au-delà de 70 ans. « Il est significatif que la proportion de morts naturelles, inférieure à 60 % jusqu’à 59 ans, s’élève brusquement à 80 % au-delà de 60 ans. In fine, sans parler du défaut judiciaire, la probabilité d’arrêter l’activité sans cession est supérieure à celle de vendre son affaire. Ce qui est compréhensible quand, à l’image du dirigeant, l’entreprise est jeune, apparaît beaucoup plus préoccupant quand celle-ci a largement fait la preuve de sa viabilité », souligne l’étude de BPCE L’Observatoire.