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Peu de reprises des entreprises familiales par les filles

Par Cyril ANDRE - le 17/07/18

Les transmissions familiales, en France, sont proportionnellement beaucoup moins nombreuses que dans d’autres pays comparables. Des raisons culturelles et sociologiques peuvent en partie expliquer cet état de fait. De plus, au sein même de ces transmissions familiales, celles qui sont faites en faveur de la fille, de l’héritière, sont encore moins fréquentes. Audrey Missonier et Annabelle Jaouen, professeurs associés à Montpellier Business School, ont travaillé sur cette problématique et ont analysé les principaux freins à la transmission des entreprises familiales aux filles.

La délicate question de la succession

« Une des explications pourrait être leur faible socialisation au sein de l’entreprise familiale. Souvent les filles sont moins impliquées que les fils, car elles ne sont considérées comme des repreneuses possibles qu’après une crise », expliquent les deux auteurs de ce travail. Ne se considérant pas elles-mêmes comme des successeurs naturels, il est plus difficile pour elle de gagner une légitimité au sein de l’entreprise et être vraiment acceptées par les collaborateurs.

Un autre frein a été identifié par Audrey Missonier et Annabelle Jaouen. Il s’agit de la volonté des parents de davantage protéger leur fille que leur fils et de lui éviter d’affronter les difficultés inhérentes à la direction d’une entreprise. Par ailleurs, les filles osent plus difficilement que les fils évoquer la délicate question de la succession avec leur père lorsque ce dernier est encore aux commandes de la société.