Logo cession affaire

Moins de possibilités de reprises à la barre en 2018

Par Cyril ANDRE - le 02/05/18

Indéniablement, les défaillances d’entreprises sont le reflet de la santé d’une économie. 2018 marque, en France, la confirmation de la reprise et de la croissance. C’est donc sans grande surprise que les défaillances d’entreprises connaissent un repli assez net. Sur ce plan, il s’agit même du meilleur premier trimestre depuis 10 ans. En étant quel que peu cynique, on peut également se dire que le revers de la médaille est que les repreneurs auront moins de possibilités d’effectuer des reprises à la barre.

D’après les données d’Altares, spécialiste de la data economy, la baisse est de 8,7 % par rapport aux trois premiers mois de l’année précédente. En volume, un peu plus de 14 300 entreprises ont défailli.

Quel que soit le type de procédure, la baisse est conséquente. Les liquidations judiciaires directes, qui équivalent à la mort de l’entreprise, ont baissé de 7,7 % à 9 965 cas, soit environ les deux tiers de l’ensemble des procédures. Les redressements judiciaires, à l’issue desquels les entreprises peuvent s’en sortir, ont reculé de 10,1 % à 4 055 cas. Enfin, les procédures de sauvegardes ont fortement diminué ( - 20,8 %) à 282. Mais le recul du nombre de procédures de sauvegarde ne constitue pas forcément une bonne nouvelle, parce que ce type de procédure, et si elle est bien menée, peut éviter un redressement voir une liquidation judiciaire à l’entreprise.

La taille est protectrice

« La baisse de la sinistralité est une excellente nouvelle pour l’économie et l’emploi, toutefois le risque commercial demeure. Si le potentiel économique, voire l’action publique, est favorable dans les métropoles et les villes moyennes, la dynamique est moins résistante ailleurs, en ruralité notamment. La croissance est bien là, voisine de 2 %, mais encore plus de 50 000 entreprises déposeront le bilan en 2018 », assure Thierry Millon, directeur des études Altares.

On le sait, plus la taille de l’entreprise est importante, plus elle est protégée contre les défaillances. Sans surprise, 94 % des procédures concernent des TPE de moins de 10 salariés. Et même, 75 % des entreprises de 3 salariés ou moins. Altares souligne le fait que ces entreprises de taille modeste se présentent souvent trop tardivement devant le juge, donc dans une situation très dégradée, et sont donc très souvent placées immédiatement en liquidation judiciaire sans même passer par la case redressement judiciaire. C’est le cas pour 74 % des TPE de 3 salariés ou moins. A titre de comparaison, le taux est de moins de 10 % pour les grandes PME de 100 à 250 salariés.