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Les valorisations des PME repartent (provisoirement ?) à la hausse

Les valorisations des PME repartent (provisoirement ?) à la hausse

L’Indice Argos Mid Market est un outil de référence pour l’ensemble des cédants et des repreneurs, y compris de petites entreprises. Rappelons qu’il mesure l’évolution des valorisations des sociétés non cotées de la zone euro. Sur le premier trimestre 2022, il progresse à 10,6 fois l’Ebitda.

Par Cyril ANDRE - le 19/05/22

Réalisé par Epsilon Research pour Argos Wityu, l’indice Argos correspond à la médiane sur 6 mois glissants du multiple EV/Ebitda des opérations de fusions-acquisitions mid-market de la zone euro. Depuis plus de 15 ans, il est devenu une référence pour l’ensemble des acteurs du non-coté et constitue un indicateur de choix pour les cédants et les repreneurs.

Après une baisse sensible lors du second semestre de l’an passé, l’indice Argos reprend des couleurs et remonte à 10,6 fois l’Ebitda au premier trimestre 2022. Il est notamment porté par les fonds d’investissement dont les prix payés remontent à 10,8 fois l’Ebitda.

La hausse des multiples est tirée par la forte reprise de la croissance économique en 2021 ainsi que par des conditions financières qui demeurent favorables, avec, notamment, des taux d’intérêt négatifs. Si la guerre en Ukraine n’a pas encore eu d’impact sur les valorisations des PME ce trimestre, elle en a eu sur l’activité fusions-acquisitions mid market sur le mois mars dernier qui est en baisse de 25 % en volume et de 37 % en valeur par rapport aux deux premiers mois de l’année.

Un stock record de capitaux à investir

« Le cycle M&A haussier de ces dernières années semble cependant se retourner en raison de la dégradation rapide du contexte géopolitique, économique et financier : invasion de l’Ukraine par la Russie, reprise confirmée de l’inflation liée à l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières, resserrement monétaire annoncé par les banques centrales et désorganisation des chaînes de valeur accentuée par la vague de covid en Chine », soulignent les analystes d’Epsilon Research.

Les multiples payés par les fonds d’investissement sont donc orientés à la hausse sur ce premier trimestre. Ils continuent de bénéficier du stock record de capitaux à investir et d’un contexte financier qui reste encore, aujourd’hui, favorable. Il apparaît que les risques se sont, toutefois, accrus sur le financement des LBO.

Pour leur part, les prix payés par les grandes entreprises ont progressé, mais plus faiblement, à 10 fois l’Ebitda. « Les investisseurs sont restés optimistes ; les grands groupes ont poursuivi la transformation de leur business models et leurs politiques d’acquisitions structurantes », explique Epsilon Research.