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Les prix de cession des PME demeurent stables au 3e trimestre

En dépit des turbulences des marchés, d’une situation économique instable et des hausses considérables des coûts de l’énergie, les prix moyens des PME mid market non cotées de la zone euro sont restés stables sur le 3e trimestre de l’année. C’est ce qui révèle l’indice Argos Index qui vient d’être publié par Argos Wityu et Epsilon Research.

Par Cyril ANDRE - le 30/11/22

L’Argos Index est stable au 3e trimestre 2022 à 10 fois l’Ebitda, ce qui correspond à la moyenne des cinq dernières années. Ce niveau, qui demeure haut, est en décalage avec la détérioration du contexte géopolitique et financier, mais aussi boursier. « L’alignement des facteurs qui avaient créé un environnement historiquement favorable à l’activité fusion-acquisition (taux bas, abondance de capitaux et croissance économique) a pris fin en 2022 avec une dégradation qui se poursuit ce trimestre », note Epsilon Research.

Les perspectives ne sont pas les meilleures qui soient. Pression inflationniste à l’échelle mondiale, remontée des taux d’intérêt à un rythme soutenu et activité économique ralentie font que le long cycle haussier de l’activité fusion-acquisition (depuis 2012) semble se retourner.  Toutefois, ce contexte dégradé n’a, aujourd’hui, qu’un impact limité sur l’activité des cessions d’entreprise du mid market. Ce marché est stable en valeur même s’il a perdu 11 % en volume sur le 3e trimestre.

Les fonds s’orientent vers les cibles les plus valorisées

Les prix de cession des PME payés par les entreprises en phase de croissance externe sont inchangés depuis le 4e trimestre 2021 à 9,9 fois l’Ebitda et n’ont donc pas été affecté par le net repli des marchés action. De même, les multiples payés par les fonds d’investissement, à 10,7 fois l’Ebitda, demeurent également stables.

La différence de prix payés par les entreprises et par les fonds (0,8 fois l’Ebitda) s’explique en grande partie par le fait que les fonds d’investissement s’orientent davantage vers des cibles de plus grandes tailles, de grande qualité et donc, davantage valorisées.  

« En dépit des conditions de financement plus difficiles des LBO (hausse des taux d’intérêt, sélectivité des banques) et des révisions à la baisse des prévisions de croissance, les fonds continuent de bénéficier d’un stock record de capitaux à investir ainsi que de nouveaux financements tels que de la dette privée », analyse Epsilon Research.

Notons que les opérations à plus de 15 fois l’Ebitda au cours du 3e trimestre 2022 poursuivent leur recul et ne représentent, aujourd’hui, que 12 % des transactions analysées et retrouvent leur niveau d’avant la crise sanitaire. Par ailleurs, les opérations de LBO atteignent un niveau record de 23 % au 3e trimestre dans le marché des fusion-acquisitions.

Rappelons que l’Argos Index mesure l’évolution de la valorisation des PME non cotées de la zone euro. Il recense les acquisitions des sociétés du secteur mid market au cours des trois derniers mois.