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Les PME face aux délocalisations

Lors de la reprise d’une cible industrielle, les problématiques de délocalisation et relocalisation peuvent intervenir dans les négociations entre cédant et repreneur. Mais quelle est la situation globale des PME industrielles sur ces questions d’implantation ? Bpifrance Le Lab vient de dévoiler sa dernière étude sur ce thème.

Par Cyril ANDRE - le 27/01/22

Ces questions de délocalisation et, le cas échéant, de relocalisation peuvent concerner directement le repreneur, d’une part lors de l’opération de transmission et, d’autre part, lorsqu’il se trouve à la tête de la cible qu’il a racheté. Alors que les thèmes de la désindustrialisation et de délocalisation sont l’objet de nombreuses polémiques, l’enquête de Bpifrance Le Lab met à mal certaines idées reçues. En effet, cette étude montre que 85 % des PME et ETI industrielles ont, aujourd’hui, la totalité de leurs sites de production en France. Par ailleurs, interrogés sur leurs projets d’investissements et la localisation de ces derniers, 26 % des dirigeants assurent vouloir ouvrir de nouveaux centres de production et, parmi eux, 75 % déclarent vouloir le faire en France.

Les industriels envisageant une délocalisation au cours des 5 prochaines années sont très minoritaires, à savoir 3,5 %. Les raisons sont diverses : déménagement d’une usine à l’étranger, extension d’activités existantes ou création de nouvelles activités. « L’installation à l’étranger pour bénéficier des bas coûts de main-d’œuvre ne ressort pas comme la motivation principale ; c’est la proximité client qui est recherchée en priorité par les industriels », précise l’enquête. Dans bien des cas, les industriels sont fortement poussés à délocaliser par leurs clients. Ainsi, pas moins de 23 % des répondants ont été incités à délocaliser dans les 5 dernières années, dont la moitié pour éviter une rupture de contrat.  

Réduction des délais et des coûts de transport

Autre point particulièrement instructif de cette enquête : un solde d’intention positif en faveur des relocalisations. 5 % des dirigeants interrogés assurent vouloir engager des actions de relocalisation de tout ou partie de leur outil de production dans les 5 ans qui viennent. La principale motivation pour ce mouvement réside dans les difficultés d’approvisionnement. 58 % de ceux qui sont concernés par un projet de relocalisation évoquent ce facteur. La réduction des délais et des coûts de transport est l’autre raison principale. S’ajoutent à ces deux premières motivations des raisons environnementales et climatiques.

A l’occasion de cette enquête, Bpifrance rappelle que, quant à ces problématiques, trois réalités industrielles coexistent. 25 % des industriels français produisent et s’approvisionnent en France, notamment dans l’agroalimentaire et la construction ; 61 % produisent en France et s’approvisionnent en tout ou partie à l’étranger, par exemple les équipementiers automobiles ; enfin, 13 % produisent et s’approvisionnent en tout ou partie hors de l’Hexagone, comme certaines entreprises dans l’automobile ou la santé. Ce sont, plus particulièrement, ces dernières qui sont concernées par les sujets de délocalisation et de relocalisation. Parmi ces derniers, ils sont 9 % à prévoir une délocalisation et 42 % se disent indécis.