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Les fonds peuvent aussi s'intéresser aux petites entreprises

Par Cyril ANDRE - le 06/03/17

Les repreneurs de fonds artisanaux d’une certaine importance ou de petites PME se disent souvent que les fonds de capital-investissement ne sont pas faits pour eux.

Le rapport du médiateur national du crédit sur le financement de la transmission des TPE et des PME apporte des éléments de réponse sur cette problématique. Ainsi, un repreneur peut tout à fait faire entrer un fonds de capital investissement minoritaire. L’AFIC explique ainsi que certains de ses membres, investisseurs en capital,  descendent jusqu’à des tailles d’entreprises de   à 5 à 7 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le médiateur insiste sur le fait qu’il est important de « démythifier » l’entrée éventuelle d’investisseurs pour renforcer les fonds propres y compris d’une entreprise de taille modeste.

Il ressort également de ce rapport que le recours à des fonds de capital-investissement est peu et insuffisamment utilisé. Les segments d’intervention des différents fonds devraient être davantage précisés et que leur connaissance par les entreprises soit améliorée.

Pour leur part, les établissements bancaires interrogés assurent que les dossiers de transmission et de reprise d’entreprise pêchent souvent par manque de fonds propres dans la nouvelle structure. Les représentants des experts-comptables indiquent, de leur côté, que parmi les problèmes de financement rencontrés, la faiblesse du niveau d’apport personnel du repreneur est l’un des principaux. C’est souvent le cas des salariés repreneurs et des repreneurs personnes physiques qui visent une acquisition supérieure à un million d’euros.

Le fonds va instaurer un dialogue avec l’entreprise

Il apparaît que dans bien des cas, ces derniers ne font pas les démarches pour solliciter un fonds de capital-investissement. Différentes raisons peuvent expliquer cette attitude. Certains repreneurs de PME se disent que leur opération est trop modeste pour intéresser un fonds ; d’autres ne souhaitent pas toujours partager l’accès au capital de leur société. Le médiateur  revient sur les avantages d’une ouverture du capital pour le repreneur. En premier lieu, l’apport d’un fonds permet souvent de sécuriser un montage et de laisser passer sereinement les   premières années post-reprise. De plus, le fonds va instaurer un dialogue et pourra guider, dans le cadre d’échanges réguliers, le repreneur et l’amener à prendre certaines orientations de nature à favoriser le développement de l’entreprise.

Par ailleurs, le médiateur pose la question de voir dans quelle mesure un acteur public comme Bpifrance pourrait proposer une offre sur ce segment des petits tickets, notamment quand cette dernière intervient en garantie et dispose donc d’une analyse de l’entreprise.

Toutefois, pour la population des TPE, le médiateur convient que le capital investissement n’est sans doute pas une solution adaptée et qu’il vaut mieux, pour ce type de structures, privilégier les prêts d’honneur des réseaux d’accompagnement.