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Les dirigeants retardent de plus en plus la transmission

Les CCI jouent un rôle majeur en France dans l’accompagnement des cédants et des repreneurs. Leurs conseillers représentent l’un des rouages importants dans la transmission des commerces, TPE et PME. Sur le site cci.fr, Lucas Arini, chargé de mission entrepreneuriat à CCI France, livre sa vision du marché de la reprise et de la cession d’entreprise.

Par Cyril ANDRE - le 15/12/22

Dans le cadre de la transmission d’entreprise, le réseau des CCI agit sur différents axes qui sont complémentaires. L’un d’eux concerne la formation, par le biais, notamment, de deux certifications reconnues par l’Etat. Comme le précise Lucas Arini, la première formation, « Reprise d’entreprise : bâtir un projet entrepreneurial » s’adresse aux repreneurs de PME. Elle atteste de la maîtrise des compétences pour la préparation et la conduite d’une reprise d’entreprise, à savoir la construction du projet, l’analyse complète de l’entreprise à reprendre, l’élaboration du business plan ainsi que la préparation à la prise de fonction.

L’autre formation, « chef d’entreprise, développeur de PME », favorise plus particulièrement la reprise interne. « Ce titre garantit que l’entrepreneur candidat à la reprise d’une entreprise est en capacité d’évaluer la santé et les perspectives de croissance de l’entreprise, d’élaborer un plan stratégique de développement et de pouvoir gérer au mieux la structure », précise le chargé de mission entrepreneuriat.  

Une déperdition importante entre le vivier de transmission et leur concrétisation

De part leurs missions mêmes, mais aussi par les enquêtes menées régulièrement auprès des cédants et des repreneurs, les CCI ont une vision fine du marché de la transmission. Il ressort de la dernière enquête réalisée que seulement 52 % des dirigeants sondés ont envisagé la cession de leur affaire. « Même à 65 ans et plus, les dirigeants considèrent qu’il est trop tôt pour y penser ! », note Lucas Arini. En effet, parmi cette catégorie de chef d’entreprise, un tiers ne se préoccupe pas encore de cette problématique de la cession. Un chiffre peur apparaître assez inquiétant. En effet, 41 % des dirigeants n’ont aucune connaissance du processus de transmission.

Parmi les 52 % de dirigeants qui envisagent de transmettre leur entreprise, 12 % le feraient pour poursuivre une autre activité et 77 % pour prendre leur retraite. Et parmi les 48 % qui ne pensent pas transmettre, 55 % pensent qu’il est trop tôt pour y réfléchir. Parmi ces derniers, ils sont 79 % dans la tranche d’âge 60 à 64 ans et 63 % parmi les plus de 65 ans.

Comme le souligne les CCI, il existe une déperdition importante entre le vivier de transmissions potentielles et leur concrétisation réelle. Différentes études font étant d’environ 900 000 dirigeants âgés de plus de 60 ans, alors qu’entre 50 000 et 60 000 opérations de transmission sont enregistrées chaque année. Selon Lucas Arini, « cette déperdition s’explique notamment par des causes internes aux entreprises qui tiennent à la personne du dirigeant ou à la santé financière de la structure, mais aussi externes, liées à la conjoncture économique ou au tissu économique du territoire ». La question de l’âge est donc souvent survalorisée et, comme le souligne la CCI, ne doit pas être l’unique boussole guidant les actions d’appui conseil.