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Les défaillances repartent nettement à la hausse

La courbe des chiffres des défaillances et sauvegardes des entreprises semble retrouver une fluctuation plus conforme à celle de la période précovid. Sur le second trimestre 2022, elle s’inscrit en hausse de près de 50 % par rapport à la même période de l’année précédente. Toutefois, le niveau des défaillances demeure inférieur au 2e trimestre 2019.

Par Cyril ANDRE - le 26/08/22

Avec précisément 9 826 ouvertures de procédures collectives sur les mois d’avril, mai et juin 2022, le niveau des défaillances progresse de 49 % par rapport au 2e trimestre 2021, selon les données d’Altares. Rappelons qu’au 1er trimestre de cette année, la hausse avait été de 35 %.  Sur 12 mois glissés, l’augmentation atteint 15 %, soit 34 200 procédures. Selon Altares, avec environ 800 entreprises qui tombent en défaut chaque semaine, les courbes laissent présager un total de 37 000 défaillances sur l’ensemble de l’année 2022.

« Les chiffres de fin 2021 et du premier trimestre 2022 démontraient un retour à la réalité sur le front des défaillances. Depuis février, la tendance à la hausse s’accélère nettement avec une augmentation mensuelle moyenne de 45 %. Nous approchons désormais des niveaux observés en 2019, période de référence d’avant crise », souligne Thierry Millon, directeur des études Altares.

Sur les 9 826 défaillances enregistrées au cours de ce second trimestre 2002, ce sont, comme de coutume, les liquidations judiciaires directes qui représentent le gros des procédures. Elles sont au nombre de 7 212, soit 46,4 % d’augmentation par rapport à la même période de l’année précédente. A titre de comparaison, les tribunaux de commerce ont décidé de 8 387 liquidations lors du second trimestre 2019. Il apparaît que pas moins de 73 % des jugements se concluent sur des liquidations judiciaires directes, soit un taux bien supérieur aux niveaux observés d’ordinaire.

93 % des entreprises défaillantes sont des TPE

Pour leur part, les redressements judiciaires ont progressé de 55,5 % à 2 325. Ils étaient au nombre de 3 751 lors du 2e trimestre 2019. Avec 289 dossiers enregistrés ce trimestre, le nombre de procédures de sauvegarde est au plus haut depuis 2018 et augmente de 75 %. Ce dispositif, qui peut pourtant s’avérer fort utile pour les entreprises en difficulté, ne représente que 3 % de l’ensemble des procédures.

Une des grandes vérités en matière de défaillances est que la taille de l’entreprise a un effet protecteur. Sur ce deuxième trimestre 2022, cette vérité n’est pas démentie. En effet, pas moins de 93 % des entreprises en cessation de paiement sont des TPE, une part qui demeure relativement constante.

Selon les secteurs d’activité, la situation est, évidemment, assez différente. En restauration, le nombre de défauts a plus que doublé en un an. La dégradation est particulièrement marquée dans la restauration assise et les débits de boisson. La situation se dégrade également très sensiblement dans le commerce de détail où le nombre de défaillances a augmenté de 73 %. Dans le secteur des services aux particuliers, les salons de coiffure et instituts de beauté voient leur nombre de défauts augmenter de 111 % en un an.