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Les défaillances d’entreprises nettement orientées à la baisse en 2021

Selon les données que viennent de dévoiler la Banque de France et Altares, le nombre de défaillances d’entreprise sur l’ensemble de l’année 2021 a sensiblement reculé par rapport à l’année précédente et encore plus nettement par rapport à 2019.

Par Cyril ANDRE - le 18/01/22

Les économistes et autres prévisionnistes peuvent se tromper. Nombreux étaient ceux qui prévoyaient une nette recrudescence des défaillances d’entreprises sur 2021, conséquence de la crise sanitaire et des milliers d’entreprises très fragilisées. Il n’en est rien. « Malgré l’abandon progressif des dispositifs de soutien – une partie des mesures étant reconduites dans le plan de sortie de crise – les chiffres de défaillances de 2021 restent inférieurs à ceux observés en 2019 et 2020. Il n’y a donc à ce stade aucun signe d’une reprise des défaillances ou d’une vague de faillites à venir », souligne la Banque de France dans un communiqué.

En 2021, le nombre de défaillances s’établit à 27 285, soit un recul de 12,7 % par rapport à 2020. Cette baisse des faillites est encore plus marquée par rapport à 2019, dernière année comparable, car avant la crise sanitaire, puisqu’elle est de 46,6 %. Il est à noter que la comparaison avec 2020est biaisée, car les premiers mois de la crise du covid 19 ont notamment été marqués par la fermeture des tribunaux de commerce et des mesures qui ont temporairement modifié les dates de caractérisation et de déclaration de l’état de cessation de paiement.

Altares livre quasiment les mêmes chiffres que la Banque de France, en précisant qu’il s’agit du bas niveau depuis 35 ans. Tous les types de procédures sont orientés à la baisse : - 12,5 % pour les sauvegardes, -19 % pour les redressements judiciaires et -9,4 % pour les liquidations judiciaires directes. Avec plus de 21 100 cas, ce sont ces dernières qui, malheureusement, constituent le plus gros bataillon des défaillances d’entreprises.

Augmentation probable en 2022

Dans ce tableau d’ensemble très positif, il faut toutefois noter que les PME entre 20 et 49 salariés font face à une augmentation de 6 % des liquidations judiciaires. « La fin du « quoi qu’il en coûte », annoncé en août 2021, pourrait être véritablement actée cette année si le contexte sanitaire le permet. En parallèle, la vigueur de l’inflation pourrait amputer sévèrement le pouvoir d’achat et peser sur la consommation des ménages. Aussi, si rien à ce stade ne permet de redouter une explosion du nombre de procédures collectives, nous devons raisonnablement envisager une remontée des défauts à partir de 2022 », assure Thierry Millon, directeur des études Altares.

Le secteur qui enregistre la plus forte baisse des défaillances est celui de l’hébergement et restauration ( -38 % par rapport à 2020 et -61,7 % sur deux ans). C’est aussi l’un des secteurs qui a le plus bénéficié d’aides publiques du fait de la crise sanitaire. Seuls les secteurs de l’agriculture et des activités immobilières ont enregistré une progression du nombre de défaillances entre 2020 et 2021 ( respectivement de 5,3 % et de 6 %).

Certains experts notent qu’à moins de 30 000, le nombre de défaillances annuel a probablement atteint un plancher. Par ailleurs, il est très possible que davantage de procédures collectives soient examinées par les tribunaux lors de l’année en cours alors que l’économie reprend son cours normal, à savoir sans fermetures administratives, sans confinement, mais aussi avec beaucoup moins d’aides publiques. Dès lors, il ne serait pas étonnant que le nombre de défaillances progresse sur 2022.