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Le crédit vendeur, pour faciliter une reprise

La question du financement est cruciale pour le repreneur d’une TPE ou d’une affaire artisanale. Il arrive fréquemment que les négociations achoppent sur la question du prix de cession. La formule du crédit vendeur permet souvent de mettre de l’huile dans les rouages. Il s’agit d’une facilité de paiement accordée par le cédant au repreneur. Ce crédit accordé par le vendeur peut aller jusqu’à 30 % du prix de vente.

Par Cyril ANDRE - le 18/08/20

Le principe du crédit vendeur

Très simplement, le crédit-vendeur consiste en un prêt qu’accorde le vendeur d’un bien à son acheteur ; dans le cas d’une cession d’entreprise, c’est le cédant qui va donc consentir un prêt au repreneur. En d’autres termes, le cédant ne va recevoir qu’une partie du prix de cession au comptant et il va faire crédit au repreneur pour le solde. Ce mode de financement, qui est particulièrement engageant pour le cédant répond à un certain formalisme. Le crédit-vendeur est un acte authentique qui doit être rédigé devant notaire. Cet acte va mentionner de façon obligatoire le montant du prêt, le taux d’intérêt, la durée et les frais annexes. Soulignons que le taux d’intérêt est librement fixé par les deux parties. Il peut donc être égal à zéro. Le notaire prendra une garantie sur le bien vendu au profit du vendeur dénommée « privilège du prêteur de deniers ».

Un crédit vendeur, à quelle hauteur ?

Les deux parties ont toute latitude pour fixer le montant de ce financement ainsi que sa durée et, on l’a vu, le niveau des taux d’intérêt. Dans une majorité de cas, le crédit vendeur est à prêt à court terme, consenti sur une durée de trois ans. Mais, bien entendu, il ne s’agit pas d’une règle. Dans la plupart des cas, le montant du crédit vendeur représente de 20 à 30 % du prix de cession. Mais cette part peut aller au-delà. Ce type de financement va aussi rassurer le banquier qui estimera que si le vendeur a lui-même consenti un crédit-vendeur, cela signifie qu’il a confiance dans son repreneur. 

Quel est l’intérêt pour le repreneur de demander un crédit vendeur ?

L’intérêt majeur du crédit vendeur pour le repreneur est de lui permettre de boucler son financement ou, du moins, de bénéficier d’une souplesse accrue pour ce dernier. Dès lors, il pourra investir plus facilement pour développer l’entreprise qu’il vient de reprendre. De plus, un crédit-vendeur va créer un climat généralisé de confiance autour du repreneur. En effet, fournisseurs, clients, salariés, banquiers ont ainsi la preuve que le cédant fait vraiment confiance à son repreneur puisqu’il accepte de prendre le risque de le financer.

Quel est l’intérêt pour le cédant de concéder un crédit vendeur ?

En accordant un crédit-vendeur à l’acquéreur, le cédant prend évidemment un risque même s’il est couvert par certaines garanties. Mais il va en retirer un avantage. Dans la pratique, il apparaît que le cédant va pouvoir se montrer plus ferme sur le prix et donc négocier un prix de cession plus proche de ses prétentions initiales. Par ailleurs, le cédant pourra choisir un repreneur qui lui convient vraiment même si ce dernier n’a pas la surface financière suffisante.