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La moitié des dirigeants de PME envisage de vendre son entreprise dans les 5 ans

La moitié des dirigeants de PME envisage de vendre son entreprise dans les 5 ans

Selon la dernière étude de Bpifrance Le Lab, au cours des 5 prochaines années, près d’un dirigeant de PME sur deux (47 %) prévoit de vendre son entreprise. En face, pas moins de 72 % de ces dirigeants assurent avoir l’intention de racheter une PME à moyen terme. « Le rythme des acquisitions / cessions de PME devrait s’emballer dans les prochaines années », estime Bpifrance.

Par Cyril ANDRE - le 15/09/22

Concernant le marché des cessions et des acquisitions de PME, les experts de Bpifrance se montrent particulièrement optimistes à moyen terme. Selon ces derniers, le départ à la retraite des baby-boomers va créer de très nombreuses opportunités pour tous les dirigeants souhaitant acquérir une autre société. « Si, sur ce marché, la petite taille des PME semble constituer un désavantage face aux grands groupes et aux fonds d’investissement, leur agilité peut s’avérer être un atout considérable pour saisir les aubaines à venir », souligne Bpifrance.

Ainsi, dans les 5 années à venir, 47 % des dirigeants de PME prévoient de vendre leur entreprise contre un prix conforme aux standards du marché. À la rencontre de ce vivier de cédants potentiels, 72 % des patrons de PME affirment vouloir acquérir une entreprise à moyen terme. Toutefois, tous ne parviendront pas à concrétiser leur objectif, du moins si l’on se réfère aux données des 5 dernières années.

En effet, selon l’enquête de Bpifrance, 81 % des dirigeants de PME interrogés affirment avoir envisagé ou lancé un projet d’acquisition d’entreprise au cours des 5 dernières années. Mais, et ce chiffre est significatif, seulement 34 % sont effectivement parvenus à racheter une autre entreprise. Il s’agit dans bien des cas de la complexité du processus d’acquisition qui fait que beaucoup ne parviennent à aller au bout de leur projet.

« Les PME réinventent les schémas de croissance externe »

L’expression usuelle pour qualifier le processus d’acquisition d’une TPE ou d’une PME est celle d’un parcours semé d’embûches. C’est bien souvent le cas, d’autant qu’il s’agit, dans la majorité des cas, d’une expérience nouvelle pour un dirigeant, dans le cadre d’une croissance externe.  Selon l’enquête de Bpifrance, 19 % des dirigeants, de ce fait, ne souhaitent absolument pas se tourner vers la reprise d’entreprise et 47 % ont dû tirer un trait sur leurs velléités d’achat par manque de temps, manque de compétences en interne ou / et manque de fonds. « Et une fois lancés, ces projets peuvent aussi capoter en cours de route. Les phases de négociations et de due diligence sont ainsi les étapes au plus fort taux d’abandon », soulignent les experts de Bpifrance.

Avec des ressources humaines et financières restreintes, « les PME réinventent les schémas de croissance externe ». Dans 55 % des cas, le montant de leurs opérations ne dépasse pas le million d’euros. Les dirigeants de ces sociétés savent aussi respecter les codes de la fusion-acquisition. Ainsi, 85 % des acquéreurs ont mené une due diligence, 83 % ont créé un business plan pour identifier les synergies à venir et 57 % ont conçu un plan d’intégration pour faciliter le rapprochement des entités concernées.

Autre enseignement fort de cette étude de Bpifrance, il apparaît que les fonds d’investissement sont un tremplin pour la croissance externe des PME. En effet, les dirigeants de PME ayant un fonds à leur capital présentent un taux de satisfaction bien plus important que les autres. 40 % des acquéreurs accompagnés d’un fonds estiment que les résultats de leur acquisition sont supérieurs aux objectifs, contre 17 % des dirigeants non accompagnés de fonds.

« Nous pouvons nous réjouir des ambitions et des succès rencontrés par des entrepreneurs ayant ouvert leur capital à un fonds d’investissement. Les acteurs du capital-investissement apportent bien plus que des capitaux à leurs participations : ils les accompagnent de manière opérationnelle et sont de puissants leviers de croissance, notamment dans le cadre d’acquisitions », assure Claire Chabrier, présidente de France Invest.