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La baisse des défaillances d’entreprise se poursuit

Alors que nombre d’économistes prévoyaient, il y a quelques mois, une nette hausse des défaillances d’entreprise sur 2021, tel n’est pas le cas, loin de là. Certes, de nombreuses entreprises ont été fragilisées par la crise sanitaire, mais, très majoritairement, elles résistent.

Par Cyril ANDRE - le 14/10/21

Le nombre de défaillances d’entreprise sur le 3e trimestre 2021 recule de 20,8 % par rapport à la même période de l’année précédente. Selon les données d’Altares, 5 311 entreprises ont ainsi défailli. Soulignons qu’en données lissées sur un an, l’évolution est également favorable. 28 000 procédures ont eu lieu à fin septembre, contre 37 400 un an plus tôt, soit une diminution de 25 %.

Il reste un phénomène immuable depuis des années, la taille protège incontestablement. En effet, les TPE concentrent 93 % des procédures. Avec 4 930 procédures ouvertes au 3e trimestre, elles enregistrent toutefois une baisse de défaillances de 21 % par rapport à la même période de l’année passée. La catégorie d’entreprise qui résiste le moins bien est celle des petites PME, à savoir celles comptant de 10 à 19 salariés. Ces dernières connaissent une progression de 2,9 % du nombre de procédures collectives. Cette dégradation globale est essentiellement due à la forte hausse des redressements judiciaires (+ 30 %). En revanche, et ceci est important, les liquidations reculent de 5 %. « La moitié des PME concernées a plus de 10 ans et un tiers se concentre dans le bâtiment (gros œuvre et second œuvre) », précisent les experts d’Altares.

Ce sont toujours, malheureusement, les liquidations judiciaires directes qui représentent le plus gros des procédures collectives, à savoir 3 860 au 3e trimestre 2021 sur un total de 5 311 défaillances d’entreprise. Sur la même période, Altares recense 1 292 redressements judiciaires et, seulement, 159 sauvegardes. Il est dommage que ces procédures de sauvegarde ne soient pas davantage utilisées par les chefs d’entreprise en difficulté. En effet, elles contribuent dans bien des cas à remettre l’entreprise sur de bons rails.

Un niveau de défaillance deux fois inférieur à 2019

« Depuis le printemps 2019, soit un an avant le début de la crise sanitaire, le nombre de défaillances d’entreprise recule chaque trimestre. Un vaccin contre la défaillance aurait-il été trouvé ? Rien n’est moins sûr. Ce 3e trimestre 2021 vient en effet nous rappeler que les règles de l’économie et des échanges commerciaux se rétablissent progressivement au rythme de la fin du « quoi qu’il en coûte », estime Thierry Millon, directeur des études Altares. Si le volume des défaillances reste deux fois inférieur à celui de 2019, quelques activités présentent tout de même des signes de fragilité. Un clivage s’opère donc entre les entreprises qui terminent 2021 avec un niveau de trésorerie solide, au prix d’un endettement parfois fort, et les entreprises qui manquent déjà de cash pour financer la reprise ».

De façon, peut-être, contre-intuitive, c’est dans le secteur de l’hôtellerie-restauration que la baisse des défaillances est la plus prononcée, avec un recul de 46,1 %. Il s’agit, bien évidemment, d’un secteur qui a été massivement soutenu par les aides gouvernementales et qui a bénéficié d’un retour rapide de la clientèle au moment des réouvertures au public. Quasiment tous les secteurs d’activité connaissent une baisse des défaillances. C’est le cas, notamment, pour le bâtiment ( -20,8 %), le commerce (- 22,3 %), les services aux entreprises (- 21,8 %)