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ETI : Une nouvelle hausse d’activité anticipée pour 2022

ETI : Une nouvelle hausse d’activité anticipée pour 2022

La 12e enquête annuelle de conjoncture ETI, menée par Bpifrance Le Lab, brosse le portrait d’entreprises bénéficiant, pour 2022, d’une activité dynamique, d’une trésorerie qui demeure convenable, quoiqu’ un peu plus dégradée qu’en 2021, et d’une politique d’investissement dynamique. Mais elles doivent faire face à des tensions sur les approvisionnements et les prix de l’énergie.

Par Cyril ANDRE - le 16/06/22

Après une année 2021 de véritable reprise, les dirigeants d’ETI s’attendent, majoritairement, à une nouvelle progression de leur activité cette année. En effet, 52 % d’entre eux anticipent une progression de leur chiffre d’affaires, contre 9 % un recul. Le solde d’opinion s’inscrit ainsi à + 43, soit une progression de 8 points sur un an. Soulignons que ce solde d’opinion revient ainsi à son niveau d’avant crise. Les perspectives des ETI à l’export sont également bien orientées puisque le solde d’opinion est de +38, soit une hausse de 9 points sur un an. Si le niveau des embauches attendu atteint celui de 2019, près de 75 % des chefs d’entreprise se disent confrontés à des difficultés de recrutement marquées.

« Plusieurs signaux semblent toutefois pointer vers un tassement de l’activité cette année. Les carnets de commandes sont, dans l’ensemble, moins bien orientés qu’en 2021, le solde prévisionnel diminuant de 13 points », note Bpifrance. Par ailleurs, deux tiers des ETI expliquent faire face à d’importantes difficultés d’approvisionnement qui limitent leur activité. La moitié des ETI sont impactées par la hausse des prix des intrants non énergétiques et par les délais de livraison. La hausse des coûts de l’énergie affecte, de façon nette, 45 % de ces dernières.  

Des politiques de croissance externe assez dynamiques

Si, sur le plan de l’activité et des carnets de commandes, l’évolution est favorable, la situation financière des ETI se dégraderait en 2022. Essentiellement en raison des tensions sur les coûts de production, l’indicateur prévisionnel sur les trésoreries recule de 12 points sur un an. Ce sont les dirigeants des plus petites des ETI qui se montrent le plus pessimistes. Ces éléments se doivent d’être relativisés, car cette dégradation intervient après une situation de trésorerie tout à fait confortable. Les différents dispositifs de soutien de l’État déployés durant la crise sanitaire, et en particulier le PGE, ayant bien contribué à un niveau de liquidité encore élevé dans nombre d’entreprises. À ce propos, en avril 2022, 56 % des ETI avaient consommé la majorité ou la totalité de leur PGE.

« Afin de limiter l’impact des hausses de coûts de production sur leur situation financière, près des trois quarts des ETI envisagent une hausse de leur prix de vente », souligne Bpifrance. Mais cette compensation ne sera, dans bien des cas, que partielle. Si bien qu’un dirigeant sur trois prévoit de rogner sur les marges d’exploitation.

Nombre d’indicateurs se trouvant au vert, l’investissement moyen devrait augmenter au même rythme que l’an passé. En effet, 39 % des ETI prévoient une hausse de leurs investissements et seulement 9 % une baisse. Par ailleurs, les politiques de croissance externe demeurent assez dynamiques puisqu’une ETI sur cinq envisage de créer une filiale en 2022.

Si la transition écologique et énergétique constitue un sujet d’importance pour l’ensemble des ETI, ces dernières n’ont consacré que 8 % de leurs investissements à ces politiques vertes. Ce type d’investissement est, de plus, concentré dans un nombre restreint d’entreprises. 19 % des ETI y ont dédié au moins 10 % de leurs investissements totaux.