Enquête Initiative France : des entrepreneurs combatifs, mais inquiets
« Survivre avant de rebondir – Les entrepreneurs dans la crise ». Le titre de l’enquête nationale menée par Initiative France est suffisamment explicite. Le travail, qui vient d’être publié a été mené auprès de 4 400 entrepreneurs, financés et accompagnés par le réseau d’accompagnement. En voici les grandes lignes.
Par Cyril ANDRE - le 20/01/21
L’un des principaux enseignements de cette enquête, et sans surprise, est le sentiment d’incertitude qui continu de peser sur une majorité d’entrepreneurs. Pas moins de 25 % des dirigeants interrogés, très majoritairement repreneur ou créateur de leur entreprise, ne savent pas aujourd’hui s’ils pourront maintenir leur activité en 2021. Cette proportion monte à 39 % pour les commerçants qui ont subi deux fermetures administratives en 2020.
Un fait marquant : l’optimisme des entrepreneurs est en baisse de 14 points entre le printemps et l’automne 2020, à 46 %. Les chefs d’entreprise des secteurs transport et hôtels-cafés-restaurants sont les plus pessimistes quant à leur avenir professionnel. « Les entrepreneurs s’adaptent en mode survie. Les confinements ont agi comme un électrochoc. Un tiers des personnes interrogées ont fait évoluer leur entreprise durant la crise », peut-on lire dans l’étude d’Initiative France.
L’emploi n’a pas été une variable d’ajustement
Il apparaît que de très nombreux entrepreneurs se trouvent face au risque d’une impasse financière. En effet, selon cette enquête, un tiers d’entre eux ne se sont pas rémunérés du tout en 2020. Face au risque d’endettement, une majorité estime que les prêts ne suffiront pas. 46 % des personnes interrogées demandent des subventions. Toutefois, signe encourageant, la grande majorité des entrepreneurs ne regrettent pas l’aventure de la création ou de la reprise d’entreprise et leur engagement demeure total pour garder leur entreprise ouverte (76 %) et développer leur stratégie commerciale (40 %).Pour une très grande majorité d’entrepreneurs, l’emploi n’a pas été une variable d’ajustement durant l’année 2020. Mais, sur ce plan, l’incertitude plane sur 2021. En effet, 34 % des dirigeants ne savent pas encore s’ils pourront passer l’année en cours sans avoir à procéder à des licenciements.
« Le temps n’est pas encore venu pour eux de se projeter dans un avenir fait de projets à long terme. Il est question aujourd’hui de survie et de résilience ! Leur volonté de préserver coûte que coûte les emplois et de saisir toutes les opportunités, notamment numériques, pour survivre, est remarquable et, d’une certaine manière, rassurante », assure Guillaume Pepy, président d’Initiative France.