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Deux fois plus de repreneuses de l’entreprise familiale que de repreneurs

Bpifrance le Lab, en partenariat avec le réseau Femmes Chefs d’Entreprises, vient de mener un travail assez inédit, à savoir une analyse comparée entre dirigeantes et dirigeants de PME-ETI. L’étude comporte, également, une analyse détaillée du profil des femmes à la tête de ces entreprises. Près d’une dirigeante sur trois a repris l’entreprise familiale.

Par Cyril ANDRE - le 08/12/22

Les chiffres sont clairs, les femmes représentent 49 % de la population active, mais elles ne sont que 12 % à diriger une PME ou une ETI. « Par ailleurs, ce chiffre masque une réalité encore plus cruelle, plus l’entreprise est grande (en chiffre d’affaires ou en nombre de salariés), moins elle a de chance d’être dirigée par une femme », souligne l’étude. En effet, seulement 8 % des entreprises de plus de 100 salariés sont dirigées par une femme et 6 % pour celles de plus de 250 salariés.

Quel est le portrait-robot de ces dirigeantes ? Ces cheffes d’entreprise ont, en moyenne, 50 ans. La moitié d’entre elles est diplômée d’une filière de formation commerciale ; alors que les hommes sont diplômés à 54 % d’une filière technique et scientifique. L’étude souligne, également, qu’elles sont plus souvent célibataires ou divorcées que les hommes et ont moins d’enfants que ces derniers. Avant de devenir dirigeantes, elles étaient plus souvent salariées non cadre que les hommes (46 % contre 34%). Par ailleurs, elles sont depuis moins longtemps à la tête de l’entreprise : 21 % depuis plus de 20 ans (32 % pour les hommes) et 18 % depuis moins de 5 ans (12 % pour les hommes).  

Une rémunération annuelle moindre que celle des hommes

Si 37 % des dirigeantes ont créé leur entreprise, pas moins de 27 % ont repris l’entreprise familiale. Un taux deux plus important que chez les hommes. Mais seulement 10 % de ces dernières ont racheté une entreprise, soit un taux de reprise externe deux fois plus faible que chez les hommes. Bpifrance établi une rapide typologie de ces trois profils : « la fondatrice a le goût d’entreprendre chevillé au corps, elle souhaite conserver son autonomie décisionnelle tout en opérant pour le bien commun. La repreneure familiale souhaite avant tout maintenir l’héritage familial. Elle dirige une entreprise de plus grande taille, plus souvent dans l’industrie et le BTP que ses homologues féminines. La repreneure externe souhaite être sa propre patronne. Elle est plus diplômée et expérimentée que les autres dirigeantes, mais est depuis moins longtemps à la tête de l’entreprise ».

Qu’en est-il de la rémunération de ces cheffes d’entreprise ? 25 % d’entre elles déclarent une rémunération annuelle inférieure à 50 000 euros, 40 % entre 50 et 100 000 euros et 35 % supérieure à 100 000 euros. Quels que soient la taille de l’entreprise, le secteur et le taux de détention du capital, leur rémunération apparaît nettement plus faible que celles des dirigeants (respectivement 14 %, 38 % et 48 %). Soulignons que 43 % des dirigeantes de PME et ETI sont majoritaires au capital, contre 57 % pour les dirigeants. Cette différence est sensiblement la même aussi bien pour les créations, les reprises externes et les reprises d’entreprises familiales.