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Délais de paiement : les entreprises redeviennent plus vertueuses

En dépit des difficultés toujours vives d’approvisionnement et de l’inflation, les retards de paiement des entreprises, en France et plus généralement en Europe, s’améliorent et retrouvent ainsi les niveaux d’avant crise covid.

Par Cyril ANDRE - le 22/09/22

Plutôt bon élève sur le plan européen, la France retrouve sa valeur référence proche des 12 jours de retard de paiement en moyenne. Sur le 2e trimestre 2022, les délais moyens de paiement des entreprises sont de 11,6 jours, renouant ainsi avec les niveaux d’avant crise, selon les données d’Altares. Rappelons que lors de l’été 2020, les retards de paiement avaient atteint un plus haut depuis 20 ans à plus de 14 jours.

« Covid, difficultés d’approvisionnement, guerre en Ukraine, inflation galopante, ralentissement de l’activité économique, crise énergétique et désormais menace d’une récession… Ce contexte sérieux incite à la vigilance et par conséquent à la gestion précautionneuse de son cash. Pourtant, globalement, les comportements de paiement ne se dégradent pas. Mieux, ils s’améliorent. Les entreprises cherchent à préserver leurs relations avec leurs fournisseurs et pour cela s’attachent à payer les factures à l’heure, quitte à négocier ponctuellement des délais plus longs lorsqu’ils sont sous le plafond des 60 jours », indique Thierry Millon, directeur des études Altares.

Les PME sont les meilleurs élèves

Il existe une corrélation assez nette entre retard de paiement et taille de l’entreprise. À l’inverse des défaillances, pour lesquelles la grande taille protège, ce sont les entreprises les plus petites qui se montrent les plus vertueuses. Sur ce 2e trimestre 2022, les structures de 200 à 999 salariés affichent un retard de paiement de 13,7 jours. Les grandes entreprises de plus de 1 000 collaborateurs présentent, pour leur part, un délai de 16,7 jours, soit plus de 5 jours de plus comparé à la moyenne. À l’inverse, les PME de 10 à 49 salariés présentent, à nouveau, les meilleures performances avec un retard moyen de 10,8 jours.  

Comme le précise Altares, le secteur dans lequel on peut observer les comportements les moins vertueux sont les activités B2C, fragilisées depuis la crise sanitaire, en particulier la restauration (19,4 jours), les salons de coiffures et de beauté (19 jours) ou encore le commerce de détail d’habillement (17,6 jours). À l’inverse, parmi les activités les plus vertueuses, citons le bâtiment (8,2 jours), l’assurance (8,9 jours) ou encore l’édition (9,2 jours).

« Nous sommes désormais loin des 20 jours de retard de paiement que nous mesurions en 1995. La relation clients-fournisseurs s’est depuis apaisée, mais aussi structurée, parfois au prix de process qui se sont complexifiés. La DGCCRF pointe régulièrement du doigt le défaut des entreprises en matière d’organisation comptable. Une simplification est donc attendue notamment par la généralisation progressive au secteur privé de la facturation électronique entre 2024 et 2026 », souligne Thierry Millon.