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Défaillances : vers un retour aux niveaux d’avant-crise

Grâce au soutien massif de l’État, nombre d’entreprises ont évité de mettre la clé sous la porte durant la crise sanitaire. Cette triste parenthèse aujourd’hui refermée, les chiffres des défaillances d’entreprise reviennent dans la « norme ». Au premier trimestre 2022, le nombre de procédures a augmenté de près de 35 % sur un an.

Par Cyril ANDRE - le 19/04/22

Avec près de 10 000 défaillances d’entreprises sur les trois premiers mois de l’année, la hausse du nombre de procédures est de 34,6 % par rapport au premier trimestre 2021. Selon Altares, qui dévoile ces chiffres, « après être tombées à des seuils historiquement bas ces deux dernières années, les défaillances renouent progressivement avec les niveaux d’avant crise ».

Ce niveau de 9 972 entreprises défaillantes sur le premier trimestre 2022 est très proche de celui du même trimestre de 2020 lors duquel 10 902 défaillances avaient été enregistrées. Il est à souligner que ces mêmes niveaux sont nettement inférieurs à ceux de 2019 ou 2018 (sur la même période) où l’on avait enregistré environ 14 000 défaillances.  

Sur ce premier trimestre 2022, les liquidations judiciaires directes touchent 7 564 entreprises, à comparer aux 9 837 de 2019. Les redressements judiciaires sont au nombre de 2 188, soit environ deux fois moins qu’en 2019 et 2018. Sur ces trois premiers mois de l’année, le nombre total d’emplois menacés est de 30 260, à comparer aux 36 850 sur la moyenne des 5 dernières années.

« Un retour à une forme de normalité »

Sans grande surprise, ce sont les jeunes entreprises qui sont les plus touchées. En effet, 48 % des entreprises entrées en défaillance au 1er trimestre ont été créées il y a moins de 5 ans. « Plus sévère encore, les défaillances chez les entreprises fondées pendant ou juste avant la crise ont flambé de 52 % », précise Altares. En effet, pas moins de 1 927 procédures concernent des structures de moins de 3 ans ; et presque 84 % sont immédiatement placées en liquidation judiciaire.

Sans grande surprise, ce sont très majoritairement les petites structures qui sont le plus concernées par ces procédures. 94 % des entreprises en cessation de paiement sont des TPE. Ce taux particulièrement élevé reste relativement constant au fil des années. Les PME de 10 à 49 salariés connaissent une légère augmentation du nombre de défaillance par rapport à l’avant-crise sanitaire. Les secteurs plus particulièrement touchés sont ceux de la construction, du commerce et de l’industrie. Comme de coutume, les PME de plus de 50 salariés résistent mieux avec des taux de défaillance qui demeurent stables.

« Au premier trimestre 2022, l’étau de la crise sanitaire se desserre et les aides s’arrêtent. Un retour à une forme de normalité qui implique aussi une reprise des défaillances. La hausse s’amorce donc et elle est déjà très nette dans les secteurs qui comptent sur la reprise des habitudes de consommation comme aller au restaurant ou chez le coiffeur. Aucun territoire n’est épargné par le phénomène », analyse Thierry Millon, directeur des études Altares.