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Crise sanitaire : comment mieux accompagner les entreprises en difficulté ?

En ce mois de juin 2021, la situation de très nombreuses TPE, PME et autres affaires artisanales est paradoxale. En particulier pour les repreneurs qui ont racheté leur cible récemment et sur qui pèse la dette d’acquisition.

Par Cyril ANDRE - le 01/06/21

Situation paradoxale, car, d’un côté, les défaillances, en 2020, ont nettement reculé grâce aux mesures du plan de relance qui ont parfaitement joué leur rôle d’amortisseur de la crise ; d’un autre côté, les entreprises se retrouvent, aujourd’hui, avec des emprunts à rembourser alors que l’activité n’est pas pleinement repartie.

Une enquête réalisée par la CPME auprès de 2 000 entreprises révèle que, sur le premier trimestre 2021, une majorité de dirigeants ont malheureusement constaté une diminution de leur chiffre d’affaires par rapport au trimestre précédent. De plus, l’indicateur sur l’activité attendu pour ce deuxième trimestre demeure dans le rouge, et ce, même si la part des chefs d’entreprise anticipant une baisse est, tout de même, moins élevée qu’au premier trimestre, à savoir 37 % contre 55 %.

Selon la CPME, 53 % des chefs d’entreprise restent inquiets quant à la pérennité de leur entreprise à plus long terme. D’ailleurs, un fait est révélateur : sur le premier trimestre de cette année, l’endettement s’est creusé pour un tiers des entreprises. La hausse du prix des matières premières ainsi que de nombreuses difficultés d’approvisionnement viennent renforcer l’inquiétude des dirigeants.

Développer les groupements de prévention agréés

Dans cette période particulièrement incertaine, la CPME vient d’émettre toute une série de propositions afin de mieux accompagner les entreprises en difficulté. Comme le souligne le syndicat patronal, afin d’aider le plus efficacement possible une entreprise rencontrant des difficultés, il convient de prendre en charge ces dernières le plus rapidement possible.  

La nécessité d’une détection précoce et efficace des difficultés se révèle donc essentielle. Car, trop souvent, l’alerte est donnée trop tard alors que l’entreprise se trouve déjà dans une impasse financière. Le chef d’entreprise a, dans bien des cas, la tête dans le guidon et ne prend pas véritablement du niveau de gravité de la situation. Dès lors, il doit être alerté. Pour la CPME, une des priorités est d’inciter les partenaires de l’entreprise à alerter le dirigeant lorsque ces derniers constatent un risque avéré de décrochage. Selon les chefs d’entreprises eux-mêmes, les professionnels les plus à même de les alerter sont l’expert-comptable, le banquier ou encore une association de chefs d’entreprise.

Dans cette optique, la CPME souhaite développe les GPA (Groupements de prévention agrées) dans l’ensemble des régions. Ces GPA sont composés pour moitié d’anciens dirigeants d’entreprise, et pour moitié d’institutionnels ou de professionnels du droit et du chiffre (commissaires aux comptes, notaires, avocats, experts-comptables, etc.). Ils examinent la viabilité de l’entreprise et établissent un plan d’action concerté.