Logo cession affaire

Au Commerce et à l'Artisanat, Martine Pinville va-t-elle se faire connaître ? (contrairement à ses prédécesseures)

Par Cyril ANDRE - le 17/06/15

Il est certains maroquins ministériels qui voient leurs occupants s’installer durablement dans leur fonction. Il en va ainsi de la Défense, de l’Intérieur ou encore de la Justice. D’autres, à l’inverse, connaissent un véritable défilé de ministres ou de secrétaires d’Etat. C’est notamment le cas de l’Education nationale ou du Commerce et de l’Artisanat. Ce dernier poste a connu pas moins de quatre titulaires en 3 ans. Dès lors comment porter et concrétiser de véritables réformes ? D’ailleurs, personne n’a l’idée d’établir le bilan de Sylvia Pinel, de Valérie Fourneyron ou encore de Carole Delga. Certaines mauvaises langues à Bercy évoquaient même, du temps de Sylvia Pinel, le « Pinelistan », à savoir une contrée inconnue où il ne se passait rien.

La nouvelle secrétaire d’Etat chargé du Commerce et de l’Artisanat est Martine Pinville.  Peu connue du grand public, il n’en demeure pas moins que son parcours, ses compétences et sa personnalité font qu’elle possède très certainement la capacité de faire bouger les lignes. Car si, sous la Cinquième République, le Président et le Premier ministre dirigent la manœuvre, l’action du ministre ou du secrétaire d’Etat est essentielle pour construire et faire aboutir des réformes, ne serait-ce lors des arbitrages ministériels.

Un rôle moteur à l’Assemblée nationale

« De par sa formation et son parcours professionnel, elle connaît bien les TPE-PME et la législation fiscale, ce qui est un atout », note le députés PS Hugues Fourage, alors qu'une réforme du régime social des indépendants (RSI) se profile. Agée de 56 ans, elle a mené une carrière de contrôleuse des impôts.

Militante au PS depuis 1983, élue conseillère municipale à Balzac (Charente) en 1989, avant de devenir adjointe au maire en 1995, Martine Pinville  ne manque pas de force de caractère. Ainsi elle s'était lancée en 2007 dans la campagne des législatives en candidate dissidente du PS, le parti ayant désigné Malek Boutih pour cette  circonscription. Elle a devancé son adversaire au premier tour et l'avait ensuite emporté au second. Elle a été réélu au Palais Bourbon dès le premier tour en 2012.

À l'Assemblée, Martine Pinville s'est particulièrement investie dans la commission des Affaires sociales, dont elle était la secrétaire. Elle a joué un rôle moteur l'automne dernier dans la décision d'une modulation des allocations familiales en fonction des revenus, dans le cadre du dernier budget de la Sécurité sociale. Elle a souvent été l'oratrice du groupe PS, notamment sur le projet de loi sur la santé, ou bien rapporteur, comme pour le projet de loi sur l'adaptation de la société au vieillissement en cours d'examen au Parlement.

Elle remplace Carole Delga qui quitte le gouvernement pour mener campagne pour les élections régionales dans la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon.