Artisanat du bâtiment : vers une meilleure reconnaissance de la place des femmes
Les mauvaises langues pourraient dire qu’il était temps ! Le statut des femmes au sein de la Capeb vient d’évoluer sur le plan sémantique. En effet, la commission nationale des femmes d’artisans de la Capeb devient la commission nationale des femmes de l’artisanat. Ce changement d’appellation va de pair avec une réorientation de la politique du syndicat patronal vers l’ensemble des femmes dans l’artisanat, qu’elles soient conjointes au sein de l’entreprise ou dirigeante d’une entreprise artisanale du bâtiment.
Par Cyril André - le 18/03/21
Ces évolutions résultent, notamment, d’une étude menée par la Capeb sur les dirigeantes d’entreprises artisanales. Il apparaît que ces cheffes d’entreprise sont avant tout des entrepreneuses. 53 % d’entre elles ont créé leur entreprise, 33 % l’ont reprise et pour 14 % de ces dernières, il s’est agi d’une transmission familiale. La majorité d’entre elles (54 %) assurent à la fois leur métier artisanal et la gestion de l’entreprise. 44 % de ces dernières décrivent leur activité comme exclusivement de gestion et seulement 2 % comme « artisane exclusivement ».
Concernant l’action syndicale, 58 % pensent qu’il est légitime que les organisations professionnelles agissent spécifiquement pour les femmes cheffe d’entreprise. Elles attendent en priorité des actions de communication spécifiques, des évènements et des offres de services dédiés ainsi que des informations sériées.
4 % de femmes aux commandes
Toutefois, il est à noter qu’un tiers des cheffes d’entreprise estiment que les organisations professionnelles ne devraient pas mettre en place d’actions spécifiques à destination des dirigeantes. En effet, pour 56 % de ces dernières, il n’y a pas de différences entre les hommes et les femmes et, pour 29 %, les femmes cheffes d’entreprise sont chefs d’entreprise d’abord et avant tout.
« La conciliation de la vie familiale et de la vie professionnelle est une véritable préoccupation de ces femmes dirigeantes d’entreprise. La Capeb peut alors les accompagner dans la gestion de leur temps de travail et l’organisation de la vie personnelle. De ce fait, elles sont, par exemple, plus réceptives aux outils de gestion qui leur feront gagner du temps dans l’entreprise et sur les chantiers », assure Cécile Beaudonnat, présidente de la commission nationale des femmes de l’artisanat de la Capeb. Selon cette dernière, il demeure des combats majeurs à mener, comme ouvrir le statut du conjoint collaborateur au conjoint vivant en concubinage, comme cela a été fait dans le secteur agricole.
Rappelons qu’un peu plus de 121 000 femmes sont salariées dans les entreprises artisanales du bâtiment, soit 13 % des effectifs. 15 000 femmes sont cheffes d’entreprise dans ce secteur du bâtiment, soit à peine 4 % du total.